Philipp Wyss l'assure: la Suisse romande est «extrêmement importante» pour Coop. Dans une interview pour 24 heures et la Tribune de Genève, le patron du détaillant annonce l'ouverture de plusieurs nouveaux magasins dans la région, notamment à Genève.
Le géant de l'alimentaire prévoit également des investissements annuels de 350 à 400 millions dans ses restaurants, les Coop City ou encore les Jumbo de Romandie.
En Suisse romande, Philipp Wyss constate une forte croissance – environ 10% – sur les ventes alimentaires en ligne. Il observe aussi «de grosses différences» de consommation avec la Suisse alémanique.
Les Romands mangent par exemple davantage de fruits et de légumes, tandis que les Alémaniques achètent plus de salade. Quant aux produits phares, le croissant est l'article le plus vendu en Suisse romande, alors que chez les Alémaniques, ce sont les petits pains «Semmeli» («le ballon») ou «Weggli» («petit pain au lait») qui trônent en tête des ventes.
Les bananes et les œufs font pour leur part figure de «grands classiques» dans l'ensemble du pays.
Philipp Wyss relève également des différences logistiques entre les deux régions linguistiques. Alors que «plus des deux tiers» des transports nationaux de marchandises du détaillant se font aujourd’hui par train, les Coop genevoises bénéficient elles d'un «approvisionnement 100% ferroviaire».
Seuls les derniers kilomètres sont effectués en camion. Il s'agit d'un cas unique en Suisse, même si le rail est également beaucoup utilisé pour des livraisons dans le Jura et le Valais.
Pour les deux quotidiens romands, Philipp Wyss est revenu sur les droits de douane de Donald Trump et de leur potentiel impact sur les prix de Coop. «Peu de nos produits viennent des Etats-Unis, explique-t-il. Peut-être quelques amandes ou du whisky.»
Et d'ajouter que d'éventuelles taxes américaines n’auraient «pas d’impact» sur les prix du détaillant.
Le patron de Coop a également été interrogé sur la baisse des prix annoncée par Migros ainsi que sur l'influence des hard-discounters. Il répond que l'enseigne a déjà investi «plus de 600 millions depuis 2019» pour diminuer les tarifs. Il souligne aussi que les produits de Coop labellisés Prix garantie «coûtent le même prix» que ceux pratiqués par Lidl ou Aldi.
Coop ne compte pas non plus suivre l'exemple de Migros qui s'est récemment séparé de plusieurs filiales, telles que SportX, Melectronics ou Hotelplan. «On croit fermement en nos magasins non alimentaires», affirme Philipp Wyss.
Possédant déjà des Coop Pronto et des magasins qui ferment plus tard, le détaillant ne va pas non plus tester les magasins ouverts 24h/24, dont il «ne voit pas l’utilité en Suisse».
Quant aux salaires offerts par Coop, inférieurs à ceux d'Aldi et Lidl, Philipp Wyss les juge «corrects». Il met en avant un salaire minimum de 4200.- avec une prise en charge de «deux tiers des cotisations pour les caisses de pension» ainsi que la «possibilité de faire carrière». (jzs)