L'or a grimpé en flèche jusqu'à atteindre un nouveau sommet historique de 3501,59 dollars l'once, surpassant son dernier record d'avril, dans les premiers échanges en Asie mardi. Les investisseurs achètent du métal jaune, délaissant le dollar, valeur refuge concurrente, en raison d'anticipations sur une baisse des taux américains et d'inquiétudes sur l'indépendance de la Réserve fédérale (Fed).
La justice américaine n'a pas encore statué sur le sort de la gouverneure de la banque centrale américaine Lisa Cook que Donald Trump veut révoquer, menaçant ce faisant l'indépendance de l'institution qu'il souhaite voir abaisser les taux.
Face à une économie américaine à la peine, le marché table dans tous les cas sur une coupe de 0,25 point de pourcentage lors de la prochaine réunion de la Fed des 16 et 17 septembre. Cette perspective affaiblit le dollar et les rendements obligataires, considérés comme des valeurs refuges au même titre que l'or: les investisseurs se tournent donc davantage vers ce métal précieux.
L'or s'est envolé à 3501,59 dollars l'once (31,1 grammes), dépassant son précédent record d'avril, de 3500,10 dollars, à l'époque porté par l'incertitude entourant la politique commerciale américaine.
Une cour d'appel fédérale américaine a estimé vendredi qu'une grande partie des droits de douane que le président américain Donald Trump a imposés étaient illégaux. Cette annonce bénéficie à l'or, car elle «a introduit une nouvelle dose d'incertitude sur les marchés financiers, qui ne pourrait être résolue que par une décision de la cour suprême à venir», souligne Russ Mould, analyste chez AJ Bell.
Si elle est confirmée, une telle décision pourrait bénéficier aux actifs américains sur le long terme, mais, dans l'immédiat, elle déconcerte les entreprises, qui hésitent à investir. Enfin, le cours de l'or, considéré comme une couverture efficace contre l'inflation, a aussi été «soutenu par une inflation américaine persistante» en août, d'après l'indice PCE publié vendredi, ajoute Hansen.
Depuis le début de l'année, le prix du métal jaune a gonflé d'environ un tiers, dans un contexte d'incertitudes géopolitiques – entre les guerres en Ukraine et à Gaza – et commerciales – face aux va-et-vient de l'administration américaine en matière de droits de douane. (jzs/ats)