Les principales branches de l'économie suisse ne seront pas touchées de manière uniforme par la déferlante de droits de douanes, de 10% sur l'ensemble des marchandises indépendamment de leur provenance et de 31% pour les produits helvétiques spécifiquement, proclamés par l'administration Trump dans la nuit de mercredi à jeudi. La chimie-pharmacie notamment s'en tire à moindres frais.
Les produits pharmaceutiques jouissent en effet d'une exemption sur les nouveaux droits de douane de 31% spécifiques à la Suisse. Le principal contributeur aux exportations helvétiques outre-Atlantique, avec en 2024 un volume de plus de 149 milliards sur un total de 282 milliards, n'échappe cependant pas aux 10% qui s'appliquent à toutes les importations aux Etats-Unis.
Un changement de paradigme pour le secteur, alors que les produits pharmaceutiques étaient jusqu'ici pratiquement exemptés de tout droit de douane, souligne l'organisation de promotion de ses intérêts Scienceindustries dans une prise de position jeudi. Le lobby redoute une inflation des coûts, des tracasseries administratives, voire des perturbations dans les livraisons. Un transfert de capacités outre-Atlantique ne constitue pas une options à brève échéance, au vu des rigoureux processus encadrant les infrastructures de production pharmaceutiques.
Oublié des exemptions, Swiss Medtech de son côté s'inquiète de mesures touchant près d'un quart du volume des exportations de dispositifs médicaux helvétiques. La Suisse a en effet envoyé en 2023, dernière année référencée, pour 2,8 milliards de francs de dispositifs médicaux aux Etats-Unis, contre 1,8 milliard d'importations en sens inverse.
Le pays de l'oncle Sam demeure néanmoins largement distancé en la matière par l'Union européenne (UE), qui absorbe la moitié de la production helvétique, relativise la faîtière du secteur dans une prise de position. «L'UE reste de loin notre principal marché: un emploi sur trois dans l'industrie suisse des technologies médicales dépend de commandes provenant de l'UE. Cette relation doit être renforcée de manière ciblée,» insiste son directeur Adrian Hunn, cité dans la publication. (jzs/ats)