Le taux d'aide sociale en Suisse a encore baissé en 2023 pour atteindre une valeur jamais atteinte depuis 2005. Il s'est établi à 2,8%, 249 700 personnes ayant obtenu l'aide sociale au moins une fois l'année dernière. Neuchâtel enregistre une forte baisse tandis que le taux part à la hausse dans les cantons de Genève et Vaud.
Avec cette baisse de 0,1 point de pourcentage par rapport à 2022, «le taux d'aide sociale a atteint sa valeur la plus basse depuis l'introduction de la statistique des bénéficiaires de l'aide sociale en 2005», écrit l'Office fédéral de la statistique (OFS) lundi dans un communiqué.
Le marché du travail, favorable en 2023, explique cette évolution, selon l'office. Le taux de chômage et le nombre de chômeurs inscrits a baissé, écrit-il. Cette amélioration s'est aussi fait ressentir chez les bénéficiaires de l'aide sociale, le nombre de clôture de dossiers en raison d'une amélioration professionnelle ayant augmenté.
D'un point de vue régional, le taux d'aide sociale a baissé dans 18 cantons - dont Neuchâtel qui enregistre une baisse marquée de 0,4 point de pourcentage - par rapport à 2022. L'aide sociale est par contre en augmentation dans les cantons de Genève et de Vaud, avec une hausse de 0,1 point chacun.
Genève prend ainsi la tête du classement, avec le taux d'aide sociale économique le plus élevé en Suisse. Viennent ensuite Neuchâtel, Bâle-Ville, Vaud et le Jura. Fribourg figure à la 14e place et le Valais à la 17e.
Les groupes de personnes où les taux restent les plus élevés sont les mêmes que l'année précédente, à savoir les enfants, les personnes de nationalité étrangère et celles divorcées. Mais la baisse du taux d'aide sociale a été supérieure à la moyenne dans ces groupes.
Il a par exemple diminué de 7,2 points de pourcentage chez les titulaires du statut S, «vraisemblablement en raison de la hausse de la participation au marché du travail». Un total de 71'000 titulaires de ce statut de protection ont bénéficié de l'aide sociale en 2023. Près d'un tiers d'entre eux étaient des mineurs et la grande majorité des adultes étaient des femmes.
Le taux de recours à l'aide sociale a aussi baissé de 81,2% à 80,3% pour les réfugiés reconnus au cours des cinq premières années de séjour en Suisse et ceux admis provisoirement au cours des sept premières années de séjour. Il a en revanche augmenté pour les personnes relevant du domaine de l'asile, passant de 77,9% à 84,6%.
Les analyses montrent en outre que la majorité des demandeurs d'asile arrivés en 2016 et ayant demandé l'aide sociale à ce moment bénéficiaient encore de cette aide huit ans plus tard. Ils étaient 89% à en bénéficier à l'époque, et 57% en 2023. Si l'on exclut les personnes pas en âge de travailler et celles qui exercent une activité professionnelle, ce taux s'établirait à 34%, précise l'OFS. (ats)