La Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé de laisser ses taux inchangés mercredi, sans surprise et en dépit des demandes insistantes du président Trump, qui veut les voir baisser alors que les Etats-Unis commencent à encaisser l'impact de ses droits de douane.
«L'incertitude concernant les perspectives économiques s'est encore accrue», selon le communiqué de la banque centrale de la première économie mondiale.
L'institution monétaire estime que les risques de voir «un chômage plus élevé» et «une inflation plus élevée» ont aussi «augmenté».
Mais pour l'heure, et même si une envolée des importations a pesé sur les chiffres du produit intérieur brut (PIB) du premier trimestre, «des indicateurs récents suggèrent que l'activité économique a continué à progresser à un rythme soutenu».
Donald Trump a qualifié le mois dernier le président de la Fed, Jerome Powell, d'«immense loser» et semblé chercher un moyen de s'en débarrasser.
Ces critiques répétées «n'affectent pas du tout notre travail», a assuré mercredi Powell, régulièrement pris pour cible par le chef de l'Etat.
La banque centrale a ainsi conclu deux jours de conclave avec comme principe cardinal de rester collé aux données économiques et éviter toute décision hâtive. Les responsables de l'institution avaient fait savoir qu'ils voulaient attendre de constater l'impact des initiatives présidentielles sur l'économie américaine.
Les marchés anticipaient donc ce maintien des taux de la Fed à leur niveau actuel (dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre).
Depuis la dernière réunion de la Réserve fédérale, en mars, le président Donald Trump a déclenché un tremblement de terre économique.
Lors de ce qu'il a lui-même surnommé «jour de la libération», le 2 avril, le chef de l'Etat a érigé un mur de nouvelles taxes sur les produits importés aux États-Unis.
Donald Trump a depuis partiellement fait marche arrière et promis des «deals» avec les partenaires majeurs des Etats-Unis pour alléger la facture. Aucun n'a encore été annoncé.
Les droits de douane sont désormais beaucoup plus élevés qu'avant le début de son second mandat, et les échanges avec la Chine sont quasiment à l'arrêt.
Des responsables américains et chinois ont rendez-vous pendant le week-end en Suisse pour jeter les bases d'une négociation. (ats)