Cette hausse, bien que modérée, alimente les craintes d’une trajectoire persistante, rendant la tâche de la Réserve fédérale (Fed) plus complexe, alors que celle-ci se réunit la semaine prochaine pour décider de ses prochaines actions sur les taux d’intérêt. L’inflation sous-jacente, excluant les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, est restée stable à 3,3% sur un an.
Si l’administration Biden met en avant une augmentation des revenus des ménages dépassant la hausse des prix, le logement reste un facteur clé de l’inflation, en raison d’une faible disponibilité des biens immobiliers, selon Julia Pollak, économiste chez ZipRecruiter.
Toutefois, les prix alimentaires continuent de susciter l’inquiétude, notamment avec des augmentations importantes comme celles des œufs, le symbole de la forte inflation des dernières années, en hausse de 37,5% sur un an. Dans ce contexte, la Fed devra évaluer si elle abaisse ses taux pour la troisième fois consécutive ou marque une pause, une décision influencée par les incertitudes économiques à court terme.
Sur le front politique, l’inflation reste un sujet de vifs débats. Les républicains critiquent la gestion économique de l’administration Biden, avec le sénateur Rick Scott dénonçant une «inflation de 20%».
«Avec le retour de Trump au pouvoir» le 20 janvier, nous pouvons nous mettre au travail pour mettre fin au cauchemar de l'inflation«, a-t-il assuré, promettent des mesures radicales, notamment des coupes dans la fonction publique et des hausses de droits de douane. En revanche, les démocrates, par la voix du représentant Brendan Boyle, accusent ces politiques de favoriser les grandes entreprises tout en augmentant les coûts pour les consommateurs.
Sur les marchés, les investisseurs ont réagi de manière mitigée aux données de l’inflation. Bien que Wall Street ait ouvert en hausse, les incertitudes sur la politique tarifaire de la nouvelle administration et la prudence de la Fed ont maintenu une volatilité relative. Si une baisse d’un quart de point des taux est largement anticipée, certains économistes, comme ceux de High Frequency Economics, mettent en garde contre une possible pause de la Fed face aux risques économiques persistants.
Jerome Powell, président de la Fed, a récemment souligné la nécessité de prudence, mettant en balance les risques d’une inflation élevée et ceux liés au chômage, dans un contexte où la désinflation montre des signes de ralentissement. (mbr avec ats)