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La Fed plus encline à baisser les taux, Trump maintient la pression

Le discours du pr
Jerome Powell, président de la Fed.Keystone

La Fed plus encline à baisser les taux, Trump maintient la pression

Jerome Powell, le président de la Fed, laisse une porte ouverte à une baisse des taux. Les taxes décrétées par Donald Trump se répercutent déjà sur les prix payés par les consommateurs américains.
22.08.2025, 18:4522.08.2025, 18:45
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Le président de la Réserve fédérale (Fed) s'est montré vendredi ouvert à une prochaine baisse des taux d'intérêt, une détente réclamée à cor et à cri par Donald Trump qui ne desserre pas la pression sur les banquiers centraux américains.

Les Etats-Unis approchent du moment où la Fed devra baisser ses taux d'intérêt pour soutenir l'emploi, a estimé Jerome Powell depuis les rencontres annuelles de Jackson Hole, dans le Wyoming (ouest).

Son discours était très attendu. Le patron de l'institution monétaire, qui approche de la fin de son mandat, est sans cesse invectivé par le président américain qui veut voir les taux d'intérêt diminuer rapidement.

Le chef de l'Etat cherche aussi à remodeler le comité qui fixe ces taux, afin d'y placer des personnes davantage en phase avec sa vision de l'économie.

Donald Trump a ainsi assuré vendredi qu'il était prêt à destituer l'une des gouverneures de la Fed, Lisa Cook, si elle ne démissionnait pas elle-même.

Première femme afro-américaine nommée à ce poste, Mme Cook est accusée par un proche du républicain d'avoir falsifié des documents pour obtenir un prêt immobilier.

Trump, lors d'un point presse à Washington, a déclaré:

«Ce qu'elle a fait est très mal donc je la virerai si elle ne démissionne pas»

«Changé d'avis»

Depuis le Wyoming, Jerome Powell s'est gardé de tout commentaire politique, se cantonnant aux frontières de son mandat: fixer les taux d'intérêt de façon à ce que l'inflation reste stable (autour de 2%) et que le plein-emploi soit assuré.

Or les droits de douane mis en place par le milliardaire républicain depuis son retour à la Maison Blanche bousculent l'économie américaine.

Une dégradation «rapide» du marché du travail américain n'est pas à exclure et pourrait «justifier d'ajuster la politique» monétaire, a relevé Jerome Powell.

Avec cette formule, le président de la Fed s'est clairement montré «dovish» – la façon dont sont désignés en anglais les banquiers centraux adeptes de taux plus bas, selon Ryan Sweet, d'Oxford Economics.

Heather Long, économiste pour la banque Navy Federal Credit Union, considère que:

«Jerome Powell dit à sa manière qu'il a changé d'avis depuis juillet et penche désormais en faveur d'une baisse en septembre»

«Situation délicate»

Dans l'intervalle, un rapport officiel a montré que les créations d'emploi avaient fondu ces derniers mois. La publication a été dénigrée par Donald Trump qui a limogé la directrice du service statistique, suscitant la stupeur de ses opposants et d'économistes de tous bords.

La Fed se trouve dans une «situation délicate», d'après Powell, car les nouvelles taxes sur les produits importés commencent dans le même temps à être répercutées sur les prix payés par les consommateurs, au risque de raviver l'inflation.

En théorie, le risque d'une poussée d'inflation incite les banquiers centraux à laisser a minima leurs taux directeurs inchangés. Mais s'ils estiment qu'il faut soutenir l'activité pour éviter des licenciements, ils tendent à l'inverse à baisser les taux, qui guident le coût du crédit pour les entreprises et les particuliers.

Le président de la Réserve fédérale ne s'engage jamais fermement sur une tendance, mais une de ses missions consiste à gérer les attentes des marchés, en indiquant dans quelle direction les prochaines décisions de la banque centrale pourraient aller.

En l'espèce, son discours a convaincu les marchés qu'il était favorable à une baisse de taux lors de la prochaine réunion de la Fed.

Wall Street a applaudi ses propos. Et le nombre d'investisseurs anticipant une détente des taux en septembre a nettement augmenté, selon l'outil de veille de CME, FedWatch: ils sont désormais une écrasante majorité (autour de 90%). (awp/ats/afp/svp)

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