L'ensemble des étrangers détenant un visa en cours de validité aux Etats-Unis sont concernés par des contrôles renforcés, selon le département d'Etat américain. Des révocations seront ordonnées en cas d'infractions notamment.
«Les vérifications effectuées de manière continue par le département concernent l'ensemble des plus de 55 millions d'étrangers qui détiennent actuellement un visa américain en cours de validité», a déclaré un responsable du département d'Etat sous couvert de l'anonymat.
Il a précisé que le département d'Etat pouvait révoquer les visas «dès qu'il existe des indices d'une éventuelle inéligibilité», allant d'un dépassement de la durée de séjour autorisée à des activités criminelles ou à des infractions à la loi, y compris pour conduite en état d'ivresse, ou encore à des menaces pour la sécurité publique, ainsi que pour toute «forme quelconque d'activité terroriste ou de soutien à une organisation terroriste».
«Dans le cadre de notre processus de vérification, nous examinons toutes les informations disponibles, y compris les dossiers des forces de l'ordre ou des services d'immigration, ainsi que toute autre information révélée après la délivrance du visa», a précisé le responsable dans un courrier électronique adressé à des journalistes. Lundi, le département d'Etat avait annoncé avoir révoqué les visas de plus de 6000 étudiants étrangers, dont 4000 environ pour infraction à la loi.
Les Etats-Unis ont révoqué «plus de deux fois plus de visas, dont près de quatre fois plus de visas étudiants, qu'au cours de la même période l'année dernière» sous l'ancien président américain démocrate Joe Biden, a-t-il relevé.
Dès son retour à la Maison-Blanche en janvier, l'actuel chef d'Etat Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une «invasion» des Etats-Unis par des «criminels venus de l'étranger» et communiquant abondamment sur les expulsions d'immigrés.
Son programme d'expulsions massives a certes été contrecarré ou freiné par de multiples décisions de justice, ce dont il s'est indigné à plusieurs reprises. Mais son gouvernement fait aussi la chasse à tout ce qui paraîtrait comme «antiaméricain» ou allant à l'encontre des intérêts de politique étrangère des Etats-Unis.
Le gouvernement américain a ainsi précisé mardi qu'il rechercherait les opinions «antiaméricaines», y compris sur les réseaux sociaux, lorsqu'il statuerait sur le droit de résider aux Etats-Unis. Le responsable n'a pas dit que les 55 millions de visas accordés par les Etats-Unis faisaient tous l'objet d'un examen approfondi, mais il a clairement souligné qu'ils étaient concernés. (mbr/ats)