Les talibans de retour au pouvoir en Afghanistan, l'organisation terroriste Al-Qaïda est-elle susceptible de revenir en force dans le pays? Pour les hauts responsables du Pentagone, cela ne fait aucun doute, rapporte le New York Times. D'après eux, le groupe pourrait menacer sérieusement l'Afghanistan d’ici à deux ans.
Les talibans sont dans une position ambiguë. Dans un accord de paix conclu en 2020 avec les Etats-Unis, ils ont promis de ne pas héberger de groupes terroristes susceptibles de menacer l'Occident. Pourtant, ils conservent des liens étroits avec Al-Qaïda.
Des analystes estiment donc que ces promesses sonnent creux. Selon un rapport de l'ONU relayé par Le Monde: «Al-Qaïda risque de tirer un avantage de la crédibilité nouvelle acquise grâce aux gains des talibans».
D'ailleurs, le groupe terroriste est déjà sur place. Un rapport d'analyse d'experts du terrorisme, remis au Conseil de sécurité des Nations unies, en mai dernier, estime le nombre de membres présents sur place à quelques centaines.
Effectivement, un activisme trop visible pourrait être gênant pour les talibans, qui essaient, pour le moment, d'obtenir une crédibilité et une reconnaissance à l'échelle internationale.
Depuis la chute du gouvernement soutenu par les Américains, plusieurs membres spécifiques de l'organisation terroriste ont déjà reposé leurs valises en Afghanistan. Parmi eux:
Al-Qaeda leader Ayman al-Zawahiri appears in new video on 20th anniversary of 9/11 https://t.co/njnlAVIFoY
— Daily Mail Online (@MailOnline) September 12, 2021
La CIA suit de près «certains mouvements potentiels d'Al-Qaïda vers l'Afghanistan», a déclaré Alexis S. Cohen, le directeur adjoint de la CIA cité par le New York Times.
L'agence américaine devra s'appuyer davantage sur la collecte de renseignements à distance, dans le cadre d'opérations dites «over the horizon» («au-delà de l'horizon», en français), a poursuivi Cohen.
Mais la CIA espère aussi se construire des réseaux d'informateurs à l'intérieur du pays, au cœur de l'Afghanistan, dans la mesure du possible:
Lors du sommet annuel sur le Renseignement et la Sécurité nationale, mardi, le général Berrier a ajouté que «l'intensification de la collecte de renseignements en Afghanistan devra se faire en même temps que l'amélioration de la capacité des agences à surveiller la Chine et la Russie».
L'évaluation prudente du renseignement américaine estime qu'il faudra deux ans à Al-Qaïda pour se doter d'une capacité suffisante pour menacer l'Afghanistan.
Selon le directeur adjoint de la CIA, David Cohen, la difficulté à déterminer une chronologie est de savoir quand Al-Qaïda pourrait frapper le pays avant de pouvoir être détecté.
Lors de la même conférence, Avril D. Haines, directrice du renseignement national, a déclaré que, toutefois, l'Afghanistan n'était pas la plus grande menace terroriste à laquelle les Etats-Unis étaient confrontés. Le Yémen, la Somalie, la Syrie et l'Irak constituent tous, selon elle, des menaces tout aussi importantes. (mbr)
Director of National Intelligence Avril Haines @ODNIgov, speaking today @AFCEA @INSAlliance #IntelSummit21 on the threats the U.S. is facing today and how the #IC is addressing them. pic.twitter.com/hlyti5wWEF
— Kimberly Underwood (@Kunderwood_SGNL) September 13, 2021