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Barrage de Kakhovka: les Russes seraient responsables

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«Tout porte à croire que les Russes ont fait sauter le barrage»

Un barrage a explosé sur le front sud-ukrainien. L'expert militaire Carlo Masala pointe du doigt le Kremlin et expose les conséquences sur la stratégie de défense ukrainienne.
06.06.2023, 16:2807.06.2023, 08:51
Daniel Mützel
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t-online

C'est une escalade aux conséquences potentiellement dramatiques: le barrage de Nova Kakhovka, près de la ville de Kherson dans le sud de l'Ukraine, a été presque entièrement détruit par une explosion dans la nuit de lundi à mardi. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent d'énormes masses d'eau qui s'écoulent librement du réservoir de Kakhovka vers le fleuve Dnipro.

Pour l'expert militaire Carlo Masala, le Kremlin est responsable.

«Tout porte à croire que les Russes ont fait sauter le barrage»
Carlo Masalat-online

Moscou poursuit ainsi deux objectifs: d'une part, il s'agit de provoquer une catastrophe humanitaire et de semer le chaos. D'autre part, c'est une manière d'entraver la contre-offensive ukrainienne.

Dans les villages et les villes situés au bord du fleuve, le niveau de l'eau monte dangereusement, quelques heures seulement après l'explosion. A Kherson, le fleuve sort peu à peu de son lit, et le centre-ville de Nova Kakhovka est déjà inondé.

Un «écocide»

En Ukraine, beaucoup parlent d'un «écocide» et de l'une des «plus grandes catastrophes d'origine humaine depuis des décennies».

Le conseiller présidentiel ukrainien Andryi Yermak partage l'avis de Carlo Masala. Selon lui, c'est encore un coup des «criminels du Kremlin», prêts à tout pour laisser la guerre s'envenimer, dans le but d'éviter une défaite. La Russie a rejeté ces allégations et accuse de son côté l'Ukraine d'avoir détruit le barrage par des tirs d'artillerie.

Pour Carlo Masala, c'est peu probable. Il s'agirait plutôt pour les Russes de ralentir la contre-offensive ukrainienne déjà entamée. Selon le professeur de sciences politiques à l'université de la Bundeswehr à Munich, traverser une rivière est une opération hautement difficile pour les forces armées:

«Avec la montée des eaux et l'inondation des deux rives du fleuve, les opérations offensives ukrainiennes à cet endroit deviennent impossibles»
Carlo Masala

Les Russes prêts à perdre un terrain occupé

L'automne dernier déjà, des rapports indiquaient que l'armée russe avait miné le barrage de Nova Kakhovka. A l'époque également, les Russes risquaient de perdre un terrain occupé – ce qui s'est finalement produit, explique l'expert militaire. En novembre, l'Ukraine a repris la ville de Kherson lors d'une contre-offensive.

Carlo Masala n'adhère pas au récit des Russes, selon lequel le Kremlin n'aurait pas intérêt à inonder ses propres positions au sud du Dnipro.

«Pourquoi l'armée russe a-t-elle besoin de positions défensives à des endroits où les Ukrainiens ne peuvent de toute façon pas attaquer?»
Carlo Masala

En effet, des rumeurs circulent depuis longtemps selon lesquelles l'armée russe aurait abandonné ses positions avancées dans l'oblast de Kherson pour prendre position plus au sud.

Toujours selon Carlo Masala, les Russes ne parviendront, toutefois, pas à bloquer complètement la contre-offensive ukrainienne de cette manière. «Même si l'Ukraine ne peut actuellement pas faire grand-chose sur cette partie du front, il y a suffisamment d'autres endroits où elle peut frapper».

(Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder)

Les images du barrage gravement endommagé👇

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La guerre en Ukraine dans l'œil d'Alexander Chekmenev👇

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La guerre en Ukraine dans l'œil d'Alexander Chekmenev
Faces of war pour le New York Times.
source: alexander chekmenev
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