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Arabie Saoudite

L'Arabie saoudite va battre un sanglant record cette année

Arabie saoudite: nouvelle annonce en ligne pour recruter des bourreaux.
L'Arabie saoudite est en passe de battre son triste record d'exécutions de peines capitales cette année.Image: Imago, montage watson

Cette offre d'emploi en Arabie saoudite sidère Amnesty International

Selon un nouveau rapport, les exécutions en Arabie saoudite augmentent fortement. Cette année encore, un nouveau record pourrait être atteint.
10.07.2025, 09:2310.07.2025, 09:23
Michael Wrase / ch media
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«Mis à part les cas de meurtre», Mohammed ben Salmane souhaitait en fait abolir la peine de mort dans son pays. Les décapitations ne correspondaient plus à l'image de la «nouvelle Arabie saoudite ouverte sur le monde», avait déclaré le prince héritier saoudien dans une interview accordée il y a quelques années au magazine américain The Atlantic.

Presque en même temps, le ministère du service public à Riyad publiait une annonce en ligne pour recruter huit bourreaux. Selon la description du poste, leurs tâches incluraient:

«L'exécution des peines de mort et l'amputation de membres conformément à la loi islamique»

Pour servir d'exemple, les décapitations en Arabie saoudite ont généralement lieu le vendredi après-midi, après la prière hebdomadaire, sur une place publique. Leur nombre a fortement augmenté ces dernières années, selon un rapport publié ce week-end par Amnesty International.

Portrait du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Djeddah: sous son règne, les exécutions augmentent fortement.
Portrait du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Djeddah: sous son règne, les exécutions augmentent fortement.Image: Anadolu

L'année dernière, 345 exécutions ont eu lieu, soit un niveau record depuis que l'organisation de défense des droits humains a commencé à documenter la peine de mort dans ce royaume désertique, en 1990.

Un «mépris effrayant de la vie humaine»

L'année 2025 pourrait également battre des records: cette première moitié d'année, 180 personnes ont déjà été décapitées, dont 46 rien qu'au mois de juin. Plus de la moitié des condamnés l'étaient pour des infractions liées à la drogue. Beaucoup des personnes exécutées étaient originaires d'Egypte, d'Ethiopie, de Jordanie, du Pakistan et de Syrie.

Mohammed bin Salman (au centre) avec d'autres membres de l'élite du pouvoir saoudien.
Mohammed bin Salman (au centre) avec d'autres membres de l'élite du pouvoir saoudien.Image: Bandar Al Galoud / EPA Conseil du royaume saoudien

Kristine Beckerle, directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord chez Amnesty International, souligne:

«L'application implacable et sans pitié de la peine de mort après des procès grossièrement injustes en Arabie saoudite témoigne d'un mépris effrayant de la vie humaine»

Elle a ajouté que son application pour des infractions liées à la drogue constitue aussi une violation grave du droit international et des normes internationales.

Des corps décapités exposés au public

En Arabie saoudite, la peine de mort est également prononcée pour des crimes, tels que le meurtre, le viol, l'apostasie (abandon de la foi islamique), la blasphémie et la «sorcellerie». Parfois, les corps décapités sont exposés publiquement pour faire peur. Des châtiments corporels sévères comme les flagellations et les amputations de main restent également en vigueur pour des «infractions» telles que l'adultère et le vol.

Les autorités saoudiennes considèrent les exécutions comme nécessaires pour «maintenir l'ordre public». Elles affirment que ces peines capitales sont conformes à l'interprétation de la charia, le code de loi islamique fondé sur les enseignements du Coran. De plus, un porte-parole de la justice saoudienne a récemment souligné que les décapitations au sabre courbé sont «bien plus humaines et moins douloureuses que les exécutions par injection létale ou chaise électrique».

Selon la charia, a-t-il ajouté, les familles des victimes de meurtre peuvent encore gracier les condamnés à mort jusqu'au dernier moment. Dans ce cas, une indemnité appelée «prix du sang» doit être versée, s'élevant à environ 100 000 francs suisses en cas de meurtre.

Faire pression sur l'Arabie saoudite

Selon Amnesty International, la peine de mort «ne peut en aucun cas être justifiée», comme le déclare Kristine Beckerle:

«C'est la sanction la plus cruelle, inhumaine et dégradante, qui ne devrait jamais être appliquée»

La directrice régionale de l'organisation de défense des droits humains a appelé les alliés de l'Arabie saoudite à faire pression sur les autorités de Riyad:

«Afin qu'elles mettent fin à leur orgie d'exécutions et respectent leurs engagements internationaux en matière de droits humains.»

En 2024, l'Arabie saoudite faisait partie des cinq pays comptant le plus grand nombre d'exécutions dans le monde, aux côtés de la Chine (des milliers), de l'Iran (975), de l'Irak (63) et du Yémen (38).

Traduit et adapté par Noëline Flippe

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source: sda / julio cortez
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