Au nord de Sydney, sept diables de Tasmanie sont nés dans un sanctuaire à Barrington Tops. The Age rapporte que c'est dans un espace grillagé, pour les protéger de diverses menaces, que vingt-six diables adultes avaient été réintroduits il y a près d’un an. Une opération alors présentée comme «historique».
Ce programme de conservation vise à créer une population préservée, le diable étant menacé sur l’île de Tasmanie par une grave forme de cancer contagieux.
«Une fois que les diables étaient libérés dans la nature, c’était à eux de jouer, et c’était nerveusement éprouvant», a confié à The Age le président d’une des organisations, Aussie Ark, Tim Faulkner.
Wild-born Tasmanian Devil joeys! A baby boom like this hasn't happened in more than 3,000 years. @aussie_ark, with Re:wild and @wildarkglobal, are celebrating 7 Tasmanian Devil joeys born to adults released last year. Support #rewilding #Australia! https://t.co/30aW8UaXkK pic.twitter.com/vy3ID4y74C
— Re:wild (@rewild) May 25, 2021
Des spécialistes ont pu inspecter les poches des femelles et constaté que les petits étaient «en parfaite santé». D’autres examens auront lieu dans les semaines à venir. Le diable de Tasmanie n’est pas dangereux pour l’homme ou le bétail mais se défend s’il est attaqué, pouvant provoquer de graves blessures.
Ce marsupial nocturne à la fourrure noire ou brune est frappé depuis 1996 par une maladie, la tumeur faciale transmissible du diable de Tasmanie (DFTD), fatale à presque 100 % et qui a décimé 85% de sa population en Tasmanie. Seul endroit sur terre où l'animal vit.
L’espèce est désormais en danger d’extinction. Ce cancer contagieux se transmet via les morsures que s’infligent entre eux les diables, très agressifs et dotés de mâchoires puissantes, quand ils s’accouplent ou se battent.
Les animaux meurent notamment de faim lorsque la tumeur atteint leur bouche, les empêchant de manger. On estime à 25 000 les diables vivant encore dans la nature, contre 150 000 avant l’apparition de cette maladie. En Australie continentale en revanche, ils ont vraisemblablement disparu il y a 3 000 ans, a priori décimés par les dingos.
Le programme vise à créer une «population réserve» face à une maladie pour l’heure incurable, tout en participant à la restauration de l’environnement indigène.
Aussie Ark compte introduire davantage de diables dans le sanctuaire, de même que des dasyrus, des wallabies et des bandicoots. Avant peut-être d’introduire ces diables dans des zones non clôturées pour les soumettre à la concurrence de davantage d’espèces.
Ce projet rappelle celui, emblématique, de la réintroduction du loup dans le parc américain de Yellowstone dans les années 1990, qui a, selon des experts, eu une cascade d’effets positifs: régénération des buissons en bord de rivières, stabilisation des cours d’eau, retour des oiseaux et castors… (ga)