Le contexte entre les deux puissances est tendu. Les actes de la Chine «menacent l'ordre fondé sur des règles qui garantit la stabilité mondiale». Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, veut se montrer ferme à l'ouverture d'une réunion de deux jours avec ses homologues chinois à Anchorage, en Alaska.
L’administration Biden est confrontée à un formidable défi, laissé en quasi-jachère par Donald Trump, au cours de ses quatre années de mandat: la répression chinoise sur son territoire et son agressivité de plus en plus évidente à l’étranger.
Blinken place ses pions face au plus haut responsable du Parti communiste chinois pour la diplomatie, Yang Jiechi, et au ministre des Affaires étrangères, Wang Yi. Washington dénonce les atteintes à l’autonomie de Hong Kong et à la démocratie. Les accusation de «génocide» contre les Ouighours sont également sur la table. Concernant Taiwan, l'administration Biden affirme que «la Chine pourrait envahir Taïwan au cours des six prochaines années.»
A ses côtés, Jake Sullivan, le conseiller du président Joe Biden pour la sécurité nationale, a assuré que les Etats-Unis ne voulaient pas d'un «conflit» avec la Chine, mais étaient «ouverts à une compétition rude». «Nous nous battrons toujours pour nos principes, pour notre peuple, et pour nos amis».
«La Chine est fermement opposée aux ingérences américaines dans les affaires intérieures de la Chine. Nous avons exprimé notre forte opposition à cela, et nous prendrons des mesures fermes en réponse», a pour sa part déclaré Yang Jiechi, plus haut responsable du Parti communiste chinois pour la diplomatie. «Ce qu'il faut que nous fassions, c'est abandonner la mentalité de Guerre froide», a-t-il ajouté.
Will the U.S. be ready & willing to respect other countries’ interests and listen to their voice? Many countries including U.S. allies have such questions. Some just don’t say it in public.
— Cui Tiankai (@AmbCuiTiankai) March 17, 2021
La dernière réunion entre chefs de la diplomatie américaine et chinoise remonte à juin 2020. Neuf mois plus tard, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères voit dans les discussions de ce jeudi «un dialogue stratégique à haut niveau.»
Un point de vue que ne semble pas partager la Maison Blanche, considérant au contraire que cette rencontre ne constitue pas le point de départ d’échanges réguliers. Une manière de refroidir les exigences de Pékin, Washington attendant des «actions, pas des paroles» si la Chine veut voir changer le ton des relations sino-américaines. (ats/ga)