Xi Jinping s'est entretenu pendant environ 40 minutes, selon la presse japonaise, avec Fumio Kishida, pour sa première poignée de main avec un chef du gouvernement nippon depuis Shinzo Abe en 2019. Les deux hommes se retrouvaient en préambule au menu de la rencontre des dirigeants de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec).
De la guerre en Ukraine aux missiles nord-coréens, le forum de l'Apec, qui réunit à partir de vendredi 21 pays des deux côtés de l'océan Pacifique, devrait être dominé par les dossiers sécuritaires.
Il a également indiqué s'être mis d'accord avec le président chinois Xi Jinping pour renforcer la communication en matière de sécurité.
En août, des missiles chinois tirés lors d'exercices militaires massifs autour de Taïwan seraient tombés dans la zone économique exclusive du Japon, et Tokyo avait protesté contre ce qu'il avait qualifié de violations aériennes et maritimes croissantes ces derniers mois.
«Sur la Corée du Nord, j'ai exprimé notre attente que la Chine joue un rôle, notamment au Conseil de sécurité de l'ONU», a ajouté le responsable japonais, quelques heures après le tir par le régime de Pyongyang d'un nouveau missile balistique.
Enfin, il a «réitéré la position du Japon sur les droits humains et la détention des ressortissants japonais en Chine».
La Chine et le Japon, respectivement deuxième et troisième économies mondiales, sont d'importants partenaires commerciaux, mais leurs rapports se sont considérablement dégradés ces dernières années, Pékin affichant des ambitions grandissantes en Asie-Pacifique.
Le Japon se plaint régulièrement de l'activité maritime chinoise autour des îles Senkaku, administrées par Tokyo mais que Pékin revendique sous le nom de Diaoyu.
Les deux dirigeants ne se sont encore jamais rencontrés en tête-à-tête. Ils s'étaient parlé au téléphone en octobre 2021 peu après l'arrivée de Fumio Kishida au pouvoir au Japon.
Le dernier sommet entre des dirigeants des deux pays remonte à décembre 2019, quand l'ancien premier ministre japonais Shinzo Abe avait rencontré M. Xi à Pékin.
La Chine et le Japon ont célébré en septembre le cinquantenaire de la normalisation de leurs relations diplomatiques, mais dans une ambiance plutôt fraîche en raison de nombreux points de crispation, notamment les tensions sino-américaines autour de Taïwan, alors que Tokyo est un fidèle allié de Washington.
Sous pression sur ce dossier, ainsi que pour la guerre en Ukraine, dans laquelle il revendique sa neutralité, Xi Jinping poursuit à Bangkok son marathon diplomatique, son premier depuis le début de la pandémie de Covid, et entamé lors du G20 sur l'île indonésienne de Bali.
«Plus que tout, nous Chinois, espérons de voir la paix et la stabilité», a-t-il insisté dans des remarques écrites transmises à une conférence de dirigeants économiques de l'Apec.
«L'Asie-Pacifique n'est le jardin de personne et ne doit pas devenir un terrain de dispute pour les grandes puissances», a-t-il insisté.
Le président français Emmanuel Macron et le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane sont les invités du sommet de l'Apec.
Les Etats-Unis seront représentés par la vice-présidente Kamala Harris, le président Joe Biden étant retenu à Washington par le mariage de sa petite-fille.
L'événement clôture une séquence d'une dizaine de jours intenses du point de vue diplomatique en Asie du Sud-Est, après un sommet de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) à Phnom Penh et le G20 sur l'île indonésienne de Bali.
(jod/ats)