Ces derniers jours, les Etats-Unis donnent à voir une image lamentable d’eux-mêmes. Sur la scène internationale, Trump gouverne au gré de ses impulsions, postant ses décisions directement sur les réseaux sociaux. Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, n’ose même plus le contredire.
Résultat: Trump agit en monarque. Un phénomène déjà passablement inquiétant. Mais il y a pire. Ce «monarque» est, en plus, atteint de ce que deux psychologues ont théorisé sous le nom d’effet Dunning-Kruger – un biais cognitif qui pousse les personnes incompétentes à surestimer leurs compétences.
Le problème? Un monarque atteint de Dunning-Kruger est trop incompétent pour reconnaître sa propre incompétence.
Les marchés financiers, eux, ont bien compris la situation. Ils anticipent que Trump pourrait aller encore plus loin dans ses décisions absurdes. Les économistes de la banque J. Safra Sarasin, par exemple, doutent fortement que l’ancien président ait définitivement renoncé à sa politique de tarifs douaniers. Au contraire, pour eux, les taxes ne seraient que le premier coup porté à un système que Trump juge manipulé.
Dès lors, rien d’étonnant à ce que le dollar s’effondre: depuis le début de l’année, il a perdu environ 9% face à l’euro, et même 10% face au franc suisse. Rien d’étonnant non plus à ce que le prix de l’or atteigne des sommets historiques, ou à ce que les investisseurs se détournent des obligations d’Etat américaines. Ils exigent désormais un rendement supérieur d’un demi-point de pourcentage pour conserver une obligation américaine sur dix ans, par rapport à ce qu’ils demandaient avant le désormais tristement célèbre «Jour de la Libération».
A ce rythme, les Etats-Unis s’acheminent tout droit vers une crise de la dette.
Le plus absurde dans cette histoire? Il semblerait que le chaos économique actuel soit lié à une sombre histoire de piano. Du moins si l'on en croit le New York Times. En 1988, un jeune promoteur immobilier du nom de Donald Trump avait tenté d’acquérir un piano du film culte Casablanca. Il perdit l’enchère… face à un Japonais.
Un détail me direz-vous? Visiblement pas pour Donald Trump. Ce petit affront nécessitait une réponse à la hauteur de son ego blessé. L’année suivante, Trump appelait à la télévision à imposer de lourdes taxes sur les importations japonaises. «Je crois fermement aux droits de douane», déclarait-il à l’époque, accusant le Japon et d’autres pays d’abuser des Etats-Unis.
Le début d'une croyance qui a de sérieuses conséquences quarante ans plus tard. Car Donald Trump n'en a pas démordu depuis:
Traduit et adapté de l'allemand