Deux jours après la visite du premier ministre hongrois Viktor Orban chez Poutine (en compagnie de son admirateur suisse Roger Köppel), le président russe montre ce qu'il pense des négociations de paix: rien du tout. Poutine a fait tirer des dizaines de missiles sur l'Ukraine lundi. A Kiev, la capitale, le principal hôpital pour enfants du pays a été frappé, on compte au moins 27 morts dont de nombreux enfants. Les images sont bouleversantes.
Poutine est un criminel de guerre impitoyable, c'en est une preuve de plus. Son objectif n'est pas la paix par la négociation, mais par la capitulation de l'Ukraine. L'attaque barbare contre cet hôpital rappelle encore qu'il est impossible de négocier avec lui dans de telles conditions.
Dans ce contexte, comment comprendre l'attitude de Viktor Orban? Est-il simplement un naïf qui pense pouvoir atteindre Poutine contre toute logique? Peu probable. La réalité est probablement pire.
Le voyage médisé du président hongrois chez Poutine n'était pas «une mission de paix», mais simplement une partie de son calcul cynique pour se mettre en avant aux dépens des Ukrainiens, se présentant comme un héros des «patriotes européens» autoproclamés, de Le Pen à Salvini. Orban, l’ange de la paix, qui s'oppose à l'«alliance de guerre» dirigée par les Etats-Unis.
En réalité, Orban se fiche de l'Ukraine. Sinon, il ne torpillerait pas l'aide occidentale à chaque occasion et ne continuerait pas à faire des affaires avec Poutine. Il peut être beaucoup de choses, mais un «patriote européen», il ne l'est pas.
Traduit et adapté par Noëline Flippe