L'armée nord-coréenne a détruit à l'explosif mardi des tronçons de routes autrefois utilisées pour les échanges transfrontaliers avec la Corée du Sud, a affirmé l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.
«La Corée du Nord a fait sauter des parties des routes Gyeongui et Donghae au nord de la ligne de démarcation militaire», a déclaré l'état-major interarmées sud-coréen cité par Yonhap.
La destruction de ces routes inutilisées est une nouvelle illustration du durcissement de la politique du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un à l'égard de la Corée du Sud, qu'il a désigné comme «le principal ennemi» de son pays.
En janvier 2024, Kim a également ordonné la dissolution de toutes les institutions chargées des relations avec Séoul et des projets de réunification de la Corée et a menacé d'entrer en guerre pour toute violation de son territoire «ne serait-ce que de 0,001 millimètre».
De son côté, l'armée sud-coréenne a annoncé mardi avoir effectué des «tirs de réponse» sur son propre territoire après la destruction par la Corée du Nord de routes reliant les deux pays ennemis.
Après une «opération à l'explosif menée par la Corée du Nord pour bloquer les routes de liaison», les forces sud-coréennes ont «procédé à des tirs de réponse dans des zones situées au sud de la ligne de démarcation militaire», a déclaré l'état-major interarmées, en employant le nom officiel de la frontière intercoréenne.
Les rapports entre les deux Corées se sont considérablement détériorés depuis l'arrivée au pouvoir à Séoul en 2022 du président conservateur Yoon Suk Yeol, partisan d'une politique de fermeté à l'égard du Nord et d'un renforcement de l'alliance militaire avec les Etats-Unis et le Japon. Les trois alliés mènent régulièrement des exercices militaires conjoints que Pyongyang considère comme des répétitions générales pour une invasion du Nord.
Selon les médias d'Etat nord-coréens, Kim Jong Un a présidé lundi une réunion des plus hauts responsables militaires du pays et a défini les lignes d'une «action militaire immédiate». Cette réunion a eu lieu alors que le régime nord-coréen se plaint de plusieurs survols de drones qui ont, selon lui, largué sur la capitale des tracts de propagande bourrés de «rumeurs incendiaires et de bêtises» et accuse Séoul d'en être responsable.
Pyongyang a prévenu dimanche qu'un drone de plus serait considéré comme «une déclaration de guerre». Le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun, a démenti toute implication, avant une mise au point venue de l'état-major interarmées sud-coréen qui a déclaré «ne pas pouvoir confirmer si les allégations nord-coréennes étaient vraies ou non».
Les spéculations locales désignent des groupes de militants de Corée du Sud qui ont l'habitude d'envoyer de la propagande et des dollars vers le Nord, généralement par ballon mais aussi parfois à l'aide de petits drones difficilement détectables. (ats/svp)