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Corée du Sud

Invraisemblable chaos en tentant d'arrêter le président sud-coréen

Manifestations devant le domicile de Yoon Yuk Seol
Des centaines de partisans inconditionnels de Yoon ont campé près de la résidence présidentielle.Image: www.imago-images.de

Invraisemblable chaos en tentant d'arrêter le président sud-coréen

Les autorités se sont retrouvées bloquées par les gardes du corps présidentiels en voulant se saisir de Yoon Suk Yeol. L'arrestation a dû être suspendue.
03.01.2025, 06:4903.01.2025, 07:25

Les enquêteurs sud-coréens ont tenté en vain vendredi d'arrêter le président déchu Yoon Suk Yeol dans sa résidence de Séoul pour sa tentative ratée d'imposer la loi martiale le 3 décembre. Il sont été empêchés de parvenir à leurs fins par les gardes du corps présidentiels.

Pendant près de six heures, les procureurs et agents du Bureau d'enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO), qui centralise l'enquête pour «rébellion» ouverte contre Yoon, sont restés à l'intérieur de la résidence présidentielle, dans les hauteurs du quartier chic de Hannam.

Ils ont fini par en sortir vers 13h30 (05h30 en Suisse), bredouilles.

«En ce qui concerne l'exécution du mandat d'arrêt aujourd'hui, il a été déterminé qu'elle était matériellement impossible en raison de l'impasse persistante», a fait savoir le CIO dans un communiqué. «Les inquiétudes pour la sécurité du personnel sur place a conduit à la décision d'interrompre l'exécution», a-t-il ajouté.

«Illégale et invalide»

Un officier de l'Etat major interarmées à Séoul a déclaré à l'AFP que l'équipe du CIO était «entrée en confrontation» avec les soldats placés sous les ordres du service de sécurité présidentiel. Ce dernier a pour sa part indiqué à l'AFP qu'il avait mené des «négociations» avec le CIO.

Le service de sécurité présidentiel, qui continue à protéger Yoon en tant que chef de l'Etat en exercice, avait déjà empêché plusieurs perquisitions des enquêteurs au domicile de Yoon ces derniers jours.

Arrivée à la hâte à la résidence présidentielle dans la matinée de vendredi, l'équipe d'avocats de Yoon avait à nouveau dénoncé un mandat d'arrêt «illégal et invalide».

Le CIO a jusqu'au 6 janvier pour exécuter le mandat d'arrêt délivré par un tribunal de Séoul à sa demande mardi.

Une arrestation de Yoon Suk Yeol, qui reste officiellement le chef de l'Etat et n'est que suspendu en attendant la confirmation par la Cour constitutionnelle de sa destitution d'ici la mi-juin, serait sans précédent dans l'histoire de la Corée du Sud.

Evangélistes et youtubeurs

Des centaines de partisans inconditionnels de Yoon, parmi lesquels des youtubeurs d'extrême droite connus et des prédicateurs chrétiens évangéliques, ont campé près de la résidence présidentielle toute la nuit de jeudi à vendredi. Certains ont organisé des séances de prières nocturnes.

«Yoon Suk Yeol! Yoon Suk Yeol!» ont-ils scandé en agitant des bâtons lumineux rouges, surveillés par les forces de l'ordre en grand nombre. «Nous sommes rassemblés ici aujourd'hui, prêts à risquer nos vies», affirme à l'AFP Lee Hye-sook, 57 ans, qui accuse l'opposition d'«essayer de transformer notre pays en un Etat socialiste similaire à la Corée du Nord».

Quelque 2700 policiers, selon l'agence sud-coréenne Yonhap, ont été déployés dans le secteur, après des échauffourées entre partisans et détracteurs du président déchu jeudi soir.

«Se battre jusqu'à la fin»

Yoon Suk Yeol avait sidéré la Corée du Sud dans la nuit du 3 au 4 décembre en imposant la loi martiale et en envoyant l'armée au Parlement pour tenter de le museler, un épisode qui avait rappelé au pays les heures sombres de la dictature militaire.

Il avait été forcé de faire marche arrière quelques heures plus tard, les députés ayant réussi à entrer dans le Parlement et à voter une motion exigeant la levée de la loi martiale pendant que leurs assistants bloquaient les portes de l'hémicycle avec des meubles et que des milliers de manifestants prodémocratie se rassemblaient à l'extérieur.

L'ancien procureur vedette de 64 ans n'a manifesté aucune contrition depuis sa destitution par le Parlement le 14 décembre. Dans une lettre à ses partisans, il jure même de «se battre jusqu'à la fin». (ats)

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