OpenAI va pouvoir utiliser les personnages de Disney
OpenAI et Disney ont annoncé jeudi un partenariat qui permettra d’utiliser les personnages du groupe américain sur Sora, la plateforme de vidéos créées par intelligence artificielle (IA) générative, un signal fort pour l’écosystème des contenus IA. Dans ce cadre, Disney va investir un milliard de dollars dans le capital d’OpenAI et recevoir des produits financiers dérivés (warrants) lui donnant la possibilité d’acquérir ultérieurement davantage d’actions du créateur de ChatGPT.
«Nous avons toujours vu les avancées technologiques comme une opportunité, pas une menace», a déclaré le patron de Disney Bob Iger sur CNBC, ajoutant:
Lancé fin septembre, Sora se présente comme un réseau social où seules des vidéos générées par IA peuvent être publiées. La plateforme repose sur Sora 2, le modèle vidéo d’IA générative d’OpenAI, successeur de Sora, dont elle reprend le nom générique.
Dès ses débuts, Sora a été nourri de contenus reprenant, sans autorisation, des marques, l’image de personnalités et des univers graphiques inspirés de programmes existants, dessins animés, films ou séries. De nombreuses vidéos incluaient notamment des personnages directement inspirés de ceux du studio Pixar, filiale de Disney, ainsi que de plusieurs dessins animés appartenant au géant du divertissement, comme Family Guy.
Quelques jours plus tard, Sam Altman avait indiqué qu’OpenAI souhaitait offrir davantage de contrôle aux ayants droit concernant l’utilisation d’éléments protégés par la propriété intellectuelle.
Personnages de Disney, Marvel, Pixar et Star Wars
La collaboration annoncée jeudi, qui s’étend sur trois ans, permettra désormais aux utilisateurs de Sora de créer des vidéos en utilisant un catalogue de plus de 200 personnages issus des univers Disney, Marvel, Pixar et Star Wars, selon un communiqué conjoint. Il ne s’agit que de personnages animés, masqués ou de créatures, à l’exclusion de véritables acteurs reconnaissables. Leur disponibilité sur la plateforme est prévue pour début 2026.
Bob Iger a laissé entendre que la mise à disposition de ces personnages ferait l’objet d’une rémunération. De son côté, le directeur général d’OpenAI, Sam Altman, a rappelé que l’utilisation de Sora devenait payante au-delà d’un nombre limité de vidéos et générait déjà des revenus. «Les utilisateurs sont prêts à payer pour générer les vidéos qu’ils aiment», a-t-il affirmé, anticipant une évolution du modèle économique de l’application.
Le rapprochement entre les deux entreprises va plus loin que Sora: Disney deviendra un «client majeur» d’OpenAI. L’entreprise de Burbank (Californie) offrira l’accès à ChatGPT à ses employés et utilisera les modèles d’IA d’OpenAI pour «créer de nouveaux produits, outils et expériences».
«Le développement rapide de l’IA est un moment important pour notre industrie», a déclaré Bob Iger dans le communiqué. Le partenariat avec OpenAI offrira au groupe des «débouchés plus vastes à travers l’IA générative», tout en «respectant et protégeant les créateurs et leur travail».
Bob Iger a également souligné que Sora limite la durée des vidéos à 30 secondes, affirmant: «Il ne s’agit donc pas de créer des courts-métrages ou des films» longs métrages. De nombreux créateurs s’inquiètent toutefois de l’usage de leurs œuvres par les géants de l’IA, redoutant que certaines entreprises préfèrent recourir à ce type de plateformes plutôt qu’à leurs services.
Disney prévoit aussi de sélectionner certains contenus produits sur Sora pour les diffuser sur sa plateforme de vidéo à la demande Disney+, selon les termes de l’accord, qui comprend une clause d’exclusivité d’un an. Sam Altman a assuré que la création de vidéos incluant des héros de Disney serait soumise à des «garde-fous», afin d’éviter les dérives.
En parallèle, Disney a adressé un courrier d’injonction à Google, l’un des principaux rivaux d’OpenAI, lui demandant de cesser d’utiliser sans autorisation ses contenus pour le développement et le fonctionnement de ses interfaces d’IA. (mbr/ats)
