Donald Trump est content. A l'origine de sa joie (un brin) malveillante? Une longue enquête de l'agence Reuters sur la sombre ascendance des politiciens américains. Selon l'enquête de nos confrères, de «nombreux législateurs n'ont pas besoin d'aller chercher plus loin que leurs propres histoires familiales, pour trouver un lien personnel avec l'esclavage en Amérique». Aïe.
Et ce n'est pas tout. Après avoir épluché des dizaines de milliers de documents et d'archives, Reuters est en mesure d'affirmer que le président Joe Biden, ainsi que presque tous les anciens présidents américains vivants, a des ancêtres qui asservissaient les êtres humains.
Pour ne citer qu'eux: Jimmy Carter, George W. Bush, Bill Clinton et même... Barack Obama, du côté de sa mère blanche.
Tous les ex-présidents? Non.
En ce qui concerne Donald Trump, l'honneur est sauf: ses ancêtres sont arrivés en Amérique après l'abolition de l'esclavage. «J'espère que tous les Afro-Américains de notre pays lisent ceci en ce moment même. N'OUBLIEZ PAS!» a jubilé le 45e président des Etats-Unis sur son réseau Truth Social mercredi.
D'autres dirigeants ne se sont pas montrés si bavards. Selon les auteurs de cette enquête, seul un quart des personnes identifiées comme ayant des esclavagistes parmi leurs aïeuls ont accepté de commenter. Quant aux silencieux, il y aurait de nombreux politiciens ayant déjà parlé publiquement, parfois avec éloquence, de l'héritage de l'esclavage et de la nécessité d'une guérison raciale.
Toujours selon l'étude, les républicains du Congrès (28%) sont plus susceptibles d'avoir eu des ancêtres esclavagistes que les démocrates (8%). Ce qui s'expliquerait par la prépondérance des républicains dans les Etats du Sud, où l'esclavage était concentré.
En plus des dirigeants politiques identifiés par Reuters, «il y a des millions d'Américains qui sont également des descendants d'esclavagistes», a déclaré Tony Burroughs, un généalogiste spécialisé dans l'aide aux Noirs américains pour retrouver leurs ancêtres. Comme Donald Trump, le «péché originel» de l'Amérique n'a pas fini de l'embarrasser. (mbr)