Condamné à trois ans de liberté conditionnelle (une peine bien plus clémente que celle encourue initialement), Steve Bannon, 71 ans, était poursuivi pour son rôle central dans le site internet «We Build The Wall» («Nous construisons le mur»), lancé en 2019. Cette plateforme avait pour objectif de lever des fonds auprès de particuliers afin de financer la construction du mur frontalier.
Mais selon les procureurs de Manhattan, 15 millions de dollars ont été détournés, une partie de ces fonds ayant servi à des dépenses personnelles pour Bannon et d’autres complices.
D’abord inculpé en septembre 2022 pour fraude et blanchiment d’argent, Bannon avait plaidé non coupable, dénonçant alors des «poursuites bidon» à caractère politique. Ce mardi, cependant, il a changé de stratégie en reconnaissant sa culpabilité pour fraude à l’encontre de donateurs privés, ce qui a conduit à l’abandon de plusieurs autres charges à son encontre.
L’ancien conseiller avait déjà été inculpé dans cette affaire par la justice fédérale avant d’être gracié par Donald Trump en janvier 2021, peu avant son départ de la Maison-Blanche. Cette grâce ne le protégeait toutefois pas des poursuites menées par l’Etat de New York, où la justice a continué à s’intéresser à son rôle dans le scandale financier.
Ancien patron du site ultra-conservateur Breitbart News, Steve Bannon est une figure clé de l’idéologie nationaliste et populiste aux Etats-Unis. Stratège en chef de la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016, il avait été limogé de la Maison-Blanche en 2017, mais avait continué d’influencer les mouvements d’extrême droite à travers ses podcasts et son activisme politique.
Steve Bannon a également été l’un des principaux propagateurs des théories du complot sur les élections de 2020, soutenant l’idée – jamais prouvée – que la victoire de Joe Biden résultait de fraudes massives. En octobre 2022, il avait été condamné à quatre mois de prison pour avoir refusé de coopérer à l’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021. Il a purgé cette peine avant d’être libéré en octobre 2024, en pleine campagne présidentielle.
Cette condamnation marque une nouvelle déconvenue judiciaire pour Steve Bannon, qui reste un acteur influent dans la sphère trumpiste et un agitateur médiatique redouté par ses adversaires. Son plaidoyer de culpabilité pourrait également avoir des répercussions politiques, notamment pour les candidats et mouvements qui continuent de s’appuyer sur sa rhétorique nationaliste et ses théories complotistes. (mbr/ats)