C'est ce qui s'appelle avoir le sens du trolling. Alors que Donald Trump, auxquels même les plus farouches détracteurs reconnaissent une certaine photogénie, aurait pu poser avec un sourire victorieux, le poing levé ou esquissant quelques pas de sa danse iconique, le futur chef d'Etat américain a choisi un tout autre registre pour son nouveau portrait officiel, publié par son équipe de transition jeudi. Nettement plus sombre.
C'est avec l'air grave, les lèvres serrées et le sourcil arqué que Trump prend la pose, légèrement incliné, presque inquiétant. Une moue qui n'est pas sans évoquer le célébrissime «mugshot» du 45e président, capturé dans un pénitencier du comté de Fulton, en Géorgie, en août 2023.
Une référence évidente à la période où le candidat à la présidentielle était encore empêtré dans les affaires judiciaires jusqu'au cou - et qu'on l'imaginait plus volontiers sur le point de finir dans une prison fédérale pour le reste de ses jours, plutôt qu'en futur vainqueur de l'élection.
Cette image est tout un symbole. Force, résilience et défi face à l'adversité. Et surtout, une manière de lancer aux ennemis politiques de Donald Trump qu'il en faudra plus pour l'arrêter.
Le contraste avec le portrait officiel de son premier mandat est poignant. A l'époque, Trump s'affichait plus volontiers souriant, presque détendu, avant de prendre ses fonctions dans le Bureau ovale.
On retrouve d'ailleurs une décontraction similaire dans le premier portrait officiel de JD Vance, aussi publié jeudi. Autrement plus avenant que son patron, l'auteur à succès esquisse un léger sourire. L'air serein.
Quels que soient les messages que doivent véhiculer ces portraits, le ton pour les quatre prochaines années est donné. Une présidence plus dure, plus combative et sans doute plus marquante encore que la prédente. (mbr)