Voici les sept guerres que Trump se vante d'avoir résolues
Sept guerres conclues «en l'espace de sept mois»: Donald Trump a répété mardi à la tribune de l'ONU ce haut fait d'armes qu'il s'attribue, largement imaginaire mais pour lequel il rêve du prix Nobel de la paix.
Ces conflits duraient selon lui depuis 28, 31 ou 36 ans et «faisaient rage, avec d'innombrables, des milliers de morts», a-t-il martelé. Il en a même dressé la liste.
Cambodge et Thaïlande
Les deux pays d'Asie du Sud-Est se sont affrontés militairement durant cinq jours en juillet, en raison d'un différend ancien portant sur des temples qui jalonnent leur frontière contestée.
A l'époque, le président américain avait déclaré avoir menacé les dirigeants des deux nations voisines d'arrêter les négociations commerciales en cours avec les Etats-Unis s'ils ne parvenaient pas à un cessez-le-feu. Si une trêve a bien été conclue fin juillet, rien n'a été réglé sur le fond et depuis les deux parties s'accusent mutuellement de violations du cessez-le-feu.
Serbie et Kosovo
Belgrade et Pristina ont signé en 2020 à Washington des accords de normalisation économique, en présence de Donald Trump, c'est-à-dire bien avant les sept derniers mois auxquels il a fait référence mardi. Il ne s'agit pas d'un accord de paix.
De fait, la Serbie n'a jamais reconnu l'indépendance de son ancienne province, où les tensions entre Kosovars d'origine albanaise et membres de la minorité serbe ne sont jamais réellement retombées. Et, depuis la guerre d'indépendance (1998-1999) du Kosovo, des forces internationales de maintien de la paix y sont présentes. Les tentatives de dialogue entre Serbie et Kosovo échouent régulièrement.
République démocratique du Congo et Rwanda
Kinshasa et Kigali ont signé en juin un accord de paix, sous les auspices des Etats-Unis, après trois décennies de conflits dans l'est de la RDC.
Mais une véritable paix ne s'est pas matérialisée depuis, la région connaissant un récent regain de tensions, avec même des combats intenses sur le terrain signalés ces derniers jours, opposant l'armée congolaise et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda.
Pakistan et Inde
Les deux puissances nucléaires se sont affrontées en mai dernier pendant quatre jours, leur conflit le plus sanglant depuis des décennies avec plus de 70 morts dans les deux camps. A la surprise générale, Donald Trump lui-même a annoncé un cessez-le-feu entre les deux pays voisins.
Si le Pakistan s'est ensuite dit reconnaissant envers les Etats-Unis d'avoir facilité ce résultat, l'Inde a assuré avoir directement négocié avec le Pakistan. Et le Premier ministre Narendra Modi a plus tard affirmé qu'aucun dirigeant étranger n'avait demandé à New Delhi de mettre fin aux hostilités.
Israël et Iran
Israël a lancé le 13 juin une attaque sans précédent contre l'Iran, dans le but affiché d'empêcher son ennemi juré de se doter de la bombe atomique. Les Etats-Unis se sont joints à cette offensive en bombardant trois sites nucléaires dans la nuit du 21 au 22 juin.
Après 12 jours de guerre, le président américain a annoncé un «cessez-le-feu total» entre les deux pays. On peut cependant s'interroger sur la durabilité de cette trêve, le programme nucléaire iranien continuant d'empoisonner les relations de l'Iran avec les pays occidentaux et le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, affirmant que Téhéran ne céderait pas sur la question de l'enrichissement d'uranium.
Egypte et Ethiopie
Les deux pays ne sont pas en guerre mais il existe de vives craintes que la situation ne dégénère autour d'un mégabarrage sur le Nil construit par Addis Abeba et qualifié de «menace existentielle» par Le Caire. L'ouvrage a été inauguré le 9 septembre, sans que Donald Trump n'apparaisse avoir joué un rôle notable pour apaiser les tensions.
Arménie et Azerbaïdjan
Les deux ex-républiques soviétiques du Caucase se sont livré deux guerres au sujet de leur frontière et du statut des enclaves ethniques situées sur leurs territoires respectifs.Elles se sont engagées le 9 août à Washington à cesser leur conflit territorial, en présence de Donald Trump.
Même s'il ne s'agit que d'un projet d'accord, celui-ci a été qualifié de «pas en avant significatif» par l'Otan, Moscou saluant de son côté une rencontre «positive» à Washington. (mbr/afp)