Devant la commission des affaires étrangères, le sénateur de Floride a qualifié la Chine de «l’adversaire le plus puissant et le plus dangereux que les États-Unis aient eu à affronter», évoquant des capacités supérieures à celles de l’Union soviétique. Marco Rubio a accusé Pékin d’avoir «triché» pour devenir une superpuissance mondiale et exploité les bénéfices de l’ordre mondial tout en ignorant ses devoirs.
Selon lui, cet ordre est désormais «obsolète» et se retourne contre les États-Unis: «Si nous restons sur le chemin actuel, dans moins de 10 ans, quasiment tout ce qui compte pour nous dépendra de savoir si la Chine nous le permet ou non», a-t-il averti, citant des exemples allant des médicaments aux divertissements. Rubio a également insisté sur la nécessité pour les États-Unis de rendre une invasion de Taïwan par Pékin «trop coûteuse» à envisager.
Outre la Chine, Marco Rubio a abordé la guerre en Ukraine et les défis liés à l’Otan. Il a souligné que le problème principal de l’Ukraine n’était pas le financement, mais «qu’elle soit à court d’Ukrainiens», tout en jugeant irréaliste de penser que le pays pourrait repousser totalement les forces russes.
Le sénateur a aussi remis en question le rôle des Etats-Unis et de l’Otan, plaidant pour des «alliés compétents, capables de défendre leur région», dans la droite ligne des critiques de Donald Trump sur le financement insuffisant de certains pays membres.
Si sa nomination est confirmée par le Sénat, Marco Rubio pilotera un réseau diplomatique fort de 55 000 employés et devra répondre aux nombreuses incertitudes que suscite déjà la présidence Trump, notamment sur le désengagement potentiel des Etats-Unis dans des conflits comme celui en Ukraine. Pendant ce temps, d’autres nominations clés, comme celle de Pam Bondi à la Justice, sont également examinées par le Sénat.