C’est un scandale qui est encore loin d’avoir livré tous ses rebondissements. Après que le boss du magazine The Atlantic a fini par livrer tout ce qu’il avait sur cet échange confidentiel à propos de frappes militaires au Yémen, le «Signalgate» se retrouve déjà catapulté dans l’arène judiciaire. James Boasberg, un juge fédéral qui n’a (vraiment) rien d’un supporter MAGA, a été assigné au procès intenté par le groupe de surveillance American Oversight.
Et ça va chauffer dans la salle d’audience.
Parmi les accusés, la crème du gouvernement Trump: le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, la directrice du renseignement national Tulsi Gabbard, le directeur de la CIA John Ratcliffe et le secrétaire d'Etat Marco Rubio. Autrement dit, que du beau monde. Surtout que la plupart d’entre eux ont menti devant la commission, en jurant qu’aucune information militaire ou classifiée n’avait été partagée dans ce groupe Signal, auquel le rédacteur en chef de The Atlantic a été ajouté.
Ce dernier, sans grande surprise, a dévoilé tous les échanges en sa possession, mercredi, mettant le pouvoir américain dans un immense embarras.
James Boasberg, qui va présider ce procès, est l’un des grands ennemis actuels de Donald Trump. Récemment, sur Truth Social, le président lui avait d’ailleurs réservé un long message, pour dire tout le mal qu’il pensait de lui.
Le président est allé jusqu’à partager sur les réseaux des images de juges menottés et emmené en prison.
Mais pourquoi un tel déchargement de haine? Parce que le juge Boasberg a fermement contesté et bloqué les expulsions sommaires vers le Salvador, décidées par le gouvernement Trump. Pour faire court, et selon Politico, Boasberg «presse en ce moment l’administration Trump pour obtenir des informations détaillées sur les vols, pour s’assurer que les autorités n’ont pas violé son décret du mois dernier, interdisant à Trump d'expulser des personnes en vertu de l'Alien Enemies Act».
Cette loi de 1798 a été brandie pour la dernière fois pendant la Seconde Guerre mondiale. Malgré les puissantes pressions, le juge s’accroche toujours à ses reins qui semblent solides.
Le clan MAGA, furieux, a bien compris que l’assignation de ce juge n’est pas en leur avantage et évoque déjà un règlement de compte. Pourtant, un porte-parole de James Boasberg a confirmé mercredi à Politico «que l'affaire lui avait été attribuée selon la procédure d'assignation aléatoire habituelle». Enfin, il faut savoir que la Cour fédérale du district de Washington ne compte pas moins de vingt juges. Ce qui n’a pas empêché Trump d’appeler à sa destitution.
Quel suspense. La suite au prochain épisode?