Mercredi, c'était au tour du vice-président américain JD Vance d'entrer dans l'échange de coups qui a éclaté entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Et il s'est voulu menaçant:
C'est ce que le vice-président à déclaré mercredi dans une interview pour le site de droite The National Pulse. Au final, les Etats-Unis restent «la seule raison pour laquelle l'Ukraine existe encore en tant que nation indépendante», a déclaré JD Vance, qui dit également:
Sur le fond, la réaction de l'actuel vice-président Vance s'explique. Donald Trump réagit très mal aux critiques formulées publiquement par ses alliés. Et ce, même lorsqu'il dit manifestement quelque chose de faux. Dernier exemple en date, le début de la passe d'armes, où Trump a affirmé que c'était Zelensky qui avait déclenché la guerre en Ukraine.
Lorsque le chef d'état ukrainien a rectifié cette déclaration, Trump l'a traité de «dictateur impopulaire» et de «profiteur de guerre avide d'argent». Et ce à plusieurs reprises, dont la dernière fois mercredi soir.
C'est la règle avec Trump: en principe, il a toujours raison. C'est pourquoi une règle non écrite s'appliquait déjà lors de son premier mandat. Si un allié n'était pas d'accord, il ne doit pas le critiquer en public. Enfreindre cette règle, c'est prendre le risque d'une dispute qui peut rapidement dégénérer et prendre des proportions ridicules. Dans cette logique, Trump pourrait bien préférer laisser tomber l'Ukraine que d'admettre que certaines de ses affirmations sur la guerre sont fausses.
De nombreux républicains de haut rang se sont également souvenus de ce principe mercredi. Interrogés sur les affirmations provocantes de Trump au sujet de Zelensky, ils ont préféré ne pas commenter les déclarations du président. Ainsi, des huiles du parti comme Lindsey Graham, farouche anti-russe, ou Roger Wicker ont pour une fois décidé de se taire.
Certains sénateurs se sont même précipités sur une phrase anecdotique de Trump pour le défendre. Le sénateur populiste de droite Josh Hawley a par exemple déclaré lors d'un entretien avec CH Media :
Le sénateur omet de dire que cette suspension était légale, car les lois ukrainiennes prévoient explicitement le report des élections en temps de guerre.
Josh Hawley voulait que cette déclaration soit prise comme un compliment. D'autres sénateurs sont allés moins loin dans leur éloge de Trump. Mais ils ont rappelé qu'aux Etats-Unis, le président était responsable de la politique étrangère du pays et que le locataire de la Maison-Blanche avait clairement défini ses objectifs pendant la campagne électorale. « Je soutiens les objectifs du président », a déclaré le sénateur John Cornyn. Interrogé à ce sujet, le Texan a tout de même admis qu'il ne qualifierait pas Zelensky de dictateur.
Au sein du groupe républicain du Sénat, nombre de sénateurs seraient d'avis que Vladimir Poutine ne devrait pas penser qu'il peut quitter le conflit en vainqueur de la guerre en Ukraine. Même «un match nul serait une mauvaise idée», a déclaré mercredi le conservateur Thom Tillis. Mais personne ne semble avoir envie d'attirer l'attention de son collègue de parti à la Maison-Blanche sur ce problème.
Pendant ce temps, de nombreux démocrates qui s'intéressent à la politique de sécurité ne mâchent pas leurs mots. Le sénateur Chris Murphy, lors d'un entretien avec CH Media, a déclaré:
Mais en réalité, son objectif n'a pas d'importance, a renchéri Tim Kaine, un démocrate centriste. Car ce que le président souhaite, c'est le chaos:
Le démocrate le rappelle, telle est la tactique du président américain. Et quiconque a prêté attention entre 2017 et 2021 n'en sera pas surpris. (bzbasel.ch)
Traduit et adapté par Joel Espi