Elon Musk a cédé pour près de 4 milliards de dollars de titres du constructeur automobile Tesla entre vendredi et mardi. Ce au moment où il doit financer le rachat, il y a un peu plus d'une semaine, de Twitter pour 44 milliards de dollars.
Les trois opérations concernent au total plus de 19 millions d'actions, soit un peu plus de 4% du nombre total de titres possédés par le milliardaire, et 0,6% du nombre total d'actions en circulation, selon des formulaires déposés auprès du gendarme américain de la Bourse (SEC).
Ces cessions de titres doivent lui permettre de financer en partie le rachat de la plateforme de microblogging, qui se fait en numéraire à hauteur de 27 milliards de dollars, alors qu'une bonne part du solde est financée par des prêts adossés à Twitter qui en assurera la charge financière et le remboursement.
Les trois phases de ventes n'ont pas été sans conséquence sur le cours de l'action, qui est passé en trois séances de 222,50 dollars l'action à l'ouverture vendredi à 191,30 dollars en clôture mardi, soit une baisse de 14%.
Sur Twitter, plusieurs petits porteurs Tesla se sont inquiétés de ces ventes de titres à répétition et de leurs conséquences sur le cours de l'action, mais également de la trop grande attention portée par Elon Musk à Twitter, au détriment du groupe automobile.
Le milliardaire a pris le contrôle du réseau social le 28 octobre, mettant par la même occasion un terme prématuré à ce qui s'annonçait comme une longue bataille judiciaire avec le conseil d'administration du groupe, après avoir annoncé racheter Twitter pour 44 milliards de dollars puis y renoncer.
Dès la finalisation de l'opération, celui qui se surnomme le «Chief Twit» a licencié l'ensemble des dirigeants ainsi que 50% des salariés du groupe, et a annoncé le lancement d'une offre d'abonnement Twitter Blue totalement refondue, qui permet d'obtenir la certification et divers avantages pour 8 dollars par mois:
Une situation financière qui a empiré depuis son rachat, après que plusieurs gros annonceurs ont suspendu leurs dépenses sur Twitter. Les critiques se sont exprimées de toutes parts depuis le rachat de Twitter, y compris l'ONU, qui a exhorté Musk à faire respecter les droits humains sur le réseau social.
Mardi, des eurodéputés ont fait part de leur inquiétude, réclamant l'audition du nouveau propriétaire de la plateforme par le Parlement européen afin «d'en savoir plus sur ses intentions» et lui rappeler ses obligations. (ats/jch)