Lundi 14 février 2022, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a débuté sa 55e session. Une réunion réunissant 195 Etats membre organisée, cette année (exceptionnellement), de manière virtuelle.
#IPCC opens virtual meeting to consider the Working Group II contribution to the Sixth Assessment Report, #ClimateChange 2022: Impacts, Adaptation & Vulnerability. The meeting is scheduled to run from 14 to 25 February 2022.
— IPCC (@IPCC_CH) February 14, 2022
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Durant deux semaines, tous les gouvernements liés au Giec vont passer au crible le résumé de milliers de pages du rapport scientifique qui se concentre, cette fois-ci, sur les impacts des derniers dérèglements climatiques.
C'est alors sur la base des critiques et interrogations de ces derniers que les experts du Giec adapteront le rapport final devant être dévoilé le 28 février prochain.
Lorsque l'on parle climat, en général, un acronyme fait rapidement surface: le «Giec». Quatre lettres renvoyant à un «Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat». En ce sens, le Giec est rattaché à l'Organisation météorologique mondiale (OMM) qui dépend de l'Organisation des Nations Unies (ONU).
Apparu en novembre 1988 à l'initiative de Margaret Thatcher et Ronald Regagan (à l'époque président des Etats-Unis), le groupe réunit une ribambelle d'experts scientifiques bénévoles des quatre coins du monde mandatés par les gouvernements des pays membres. Fin 2021, on comptabilisait d'ailleurs 195 Etats ayant intégré l'organisme. Lequel possède son siège en Suisse, à Genève.
La mission du Giec est complexe. Elle tend à offrir aux responsables politiques un état des lieux des plus précis, récents, et objectifs possibles à propos du changement climatique. Les incidences, les risques, les stratégies d'atténuation, tant au niveau scientifique que socio-économique, absolument tout est revu à la loupe.
Ce qu'il est important de noter, c'est que le Giec n'intervient en aucun cas afin de réaliser des recherches supplémentaires sur la question climatique. Cette fraction de l'ONU n'est présente dans le seul but de compiler des connaissances et découvertes existantes afin d'exposer des scénarios d'évolution.
Le premier rapport du Giec a été publié en 1990. Depuis, un nouvel état des lieux est soumis aux responsables politiques à peu près tous les six ans. Lesquelles années forment ce qu'on appelle «un cycle».
Durant l'année de publication, trois angles d'évaluation sont délivrés:
A ce jour, six cycles ont été présentés: en 1990, en 1996, en 2001, en 2007 et en 2014. En mai 2017, le Giec a défini le plan de son sixième rapport d’évaluation publié entre 2021 et 2022.
La Suisse n'intervient pas seulement en tant que berceau des discussions qui ont lieu au cœur du Giec. Le pays est également acteur dans le débat en étant représenté par l'Office fédéral de l'environnement (Ofev).
Cette délégation est assistée par Météosuisse. L'organisme fédéral responsable de la météorologie nationale lui soumet des conseils scientifiques sur les changements climatiques. Un soutien important puisque les experts de MétéoSuisse interviennent également dans l'élaboration des rapports du Giec.
En 2018, le Giec disposait d'un budget annuel de 6,2 millions de francs suisses.
Ce montant conséquent était financé par les 195 Etats membres du Giec qui y contribuent toujours de «manière indépendante et volontaire», affirme l'organisme sur son site. Lequel insiste: ce budget ne permet pas de rémunérer les scientifiques qui participent au projet de manière bénévole.
Les conclusions du rapport d'août étaient extrêmement préoccupantes. Annoncées comme «l'avertissement le plus sévère jamais lancé» concernant le rôle du comportement humain dans le réchauffement de la planète, les observations du Giec ont mis en lumière ce que les experts ont estimé être un total échec.
D'après ce rapport, le dépassement des +1,5 degré d'augmentation de chaleur – objectif le plus optimiste fixé durant l'accord de Paris – devant survenir autour de 2030 a été atteint. C'est une avance de dix ans par rapport à ce qui avait été prévu initialement.
Les conséquences étant la menace de nouveaux désastres environnementaux «sans précédent».