Près de 600 hommes sont déjà allés dans l'espace contre seulement 72 femmes. Ce rapport pourrait changer à l'avenir, surtout lorsqu'il s'agit de missions longues. Une étude menée par l'équipe de recherche en médecine spatiale du Centre européen des astronautes de Cologne (EAC) conclut que les femmes sont plus aptes que les hommes à gérer l'énergie et d'autres ressources dans les vaisseaux spatiaux.
Le corps des femmes est plus efficace, selon l'étude des chercheurs de Jonathan Scott, publiée dans la revue spécialisée Scientific Reports. Elles consomment notamment moins de calories, d'oxygène et d'eau que les hommes. Cela n'est pas seulement dû à leur taille généralement plus petite, mais selon les données, les femmes, quelle que soit leur taille, ont un métabolisme plus efficace que les hommes.
Comment les chercheurs de l'EAC sont-ils parvenus à ce résultat? Pour réaliser cette étude, ils ont comparé des données sur le métabolisme des femmes dans l'espace au moyen d'un nouveau modèle de bilan énergétique destiné aux astronautes.
Pour les entreprises spatiales, les missions longues avec des femmes peuvent donc représenter un avantage financier évident. Un exemple tiré de l'étude concerne la quantité de nourriture nécessaire pour un tel voyage. Ainsi, une mission de 1080 jours avec un équipage féminin pèserait 1695 kilos (ce qui correspond à 2,3 mètres cubes de chargement) de moins qu'une mission avec un équipage masculin. Soit une économie de 158 millions de dollars américains (144 millions d'euros).
Le secteur spatial est encore très masculin. Les conclusions des chercheurs de l'EAC vont, toutefois, secouer le secteur, car il s'agit d'argent. Ainsi, l'Esa prévoit une mission de 450 jours sur Mars avec un astronaute (ou une astronaute) pour l'année 2040. L'entreprise spatiale privée SpaceX veut envoyer des hommes sur Mars avant la fin de la décennie. La Nasa prévoit également la première mission habitée vers Mars aux alentours de 2040.
La course vers Mars est donc lancée et consomme déjà des milliards de dollars dans sa préparation. Il est certain que le fait de savoir si l'on peut économiser sur la mission à proprement parler, et dans quelle mesure, jouera un rôle. (t-online)
(Traduit et adapté par Pauline Langel)