Dans l'affaire Stormy Daniels, le prononcé de la peine de Donald Trump était prévu vendredi, dix jours avant son investiture, selon un recours rendu public lundi. Mais, dans une énième manoeuvre juridique, les avocats de celui qui sera le 20 janvier le 47e président des Etats-Unis exigent une «suspension automatique» de la procédure, qui prévoit, en vertu d'une ordonnance du 3 janvier d'un juge du tribunal pénal de Manhattan, une audience le 10 janvier à 09h30 (14h30 en Suisse) pour que Donald Trump connaisse sa «sentence».
Elle doit être prononcée juste dix jours avant son investiture à Washington, même si le républicain, élu le 5 novembre, n'ira a priori pas en prison. Les avocats Todd Blanche et Emil Bove, dans un recours daté de dimanche, écrivent:
Les deux avocats devraient être les prochains numéros deux et trois du ministère de la Justice.
Le juge new-yorkais Juan Merchan, qui a présidé le procès «Stormy Daniels» au printemps, et prononcé la condamnation pénale le 30 mai dernier, a jusqu'à lundi 14h00 (20h00 en Suisse) pour donner sa réponse, intiment Mes Blanche et Bove. Faute de quoi, ils «examineront tout recours en appel d'urgence».
Le chef du parquet de Manhattan, le procureur Alvin Bragg qui a instruit toute l'affaire, rétorqué dans une ordonnance que «le tribunal devait rejeter la demande du coupable et poursuivre en prononçant la peine comme prévu le 10 janvier».
Après six semaines de procès en pleine campagne électorale, dans un climat électrique, Donald Trump est devenu le 30 mai le premier ex-président américain (2017-2021) à être condamné au pénal. Le jury de Manhattan l'avait reconnu coupable de 34 chefs d'accusation pour des paiements cachés de 130 000 dollars à une star du porno, Stormy Daniels, effectués juste avant la présidentielle de novembre 2016.
Ce ne sont pas les chèques qui lui sont reprochés, mais une «falsification comptable aggravée pour dissimuler un complot visant à pervertir l'élection de 2016», remportée contre la démocrate Hillary Clinton.
Donald Trump et son entourage ont maintes fois dénoncé une «mascarade», une «chasse aux sorcières» orchestrée selon eux par la justice locale de l'Etat de New York et l'administration démocrate du président Joe Biden.
Donald Trump a échoué à faire annuler ce verdict historique sur la base de l'immunité présidentielle, principe constitutionnel que la Cour suprême des Etats-Unis avait largement élargi le 1er juillet, à l'avantage de Donald Trump.
(sda/ats/afp)