Les républicains, malgré leur majorité à la chambre basse, n’ont pas réussi à rallier suffisamment de soutien, y compris dans leurs propres rangs. Le texte, présenté après le torpillage d’un précédent accord par Donald Trump et Elon Musk, n’a même pas obtenu la majorité simple, avec 38 républicains votant contre aux côtés des démocrates.
Pourtant, le futur président avait qualifié cette nouvelle proposition de «très bon accord pour le peuple américain». De son côté, le chef démocrate Hakeem Jeffries l’avait jugée «risible» et «pas sérieuse», une position confirmée par un vote écrasant contre le projet.
Cette crise budgétaire porte la marque d’une présidence Trump 2.0 avant même son investiture le 20 janvier. Fidèle à son style, l’ancien président avait qualifié le premier accord bipartisan de «ridicule et extraordinairement onéreux». Son allié Elon Musk, dans une série de messages enflammés sur X, avait également exhorté les élus à «tuer le texte» et dénoncé des dépenses «inutiles».
Malgré ce coup de semonce, Trump avait apporté son soutien à la nouvelle proposition républicaine, notamment parce qu’elle incluait une disposition clé: un report du plafond de la dette jusqu’en janvier 2027. Les Etats-Unis ont la particularité de buter régulièrement sur une contrainte juridique concernant leur capacité de crédit: ce plafond de la dette, soit leur montant maximal d'endettement, doit être formellement relevé ou suspendu par le Congrès. Une suspension décidée en 2023 arrive à terme début janvier et les Etats-Unis devraient atteindre le plafond en juin.
La Maison-Blanche, de son côté, a vivement critiqué les républicains, accusant leur camp de céder aux caprices de leurs «donateurs milliardaires» plutôt que de défendre les intérêts des «Américains qui travaillent dur».
L’échec du vote laisse la Chambre sans solution immédiate. Le président républicain Mike Johnson, tiraillé entre des conservateurs exigeant des coupes budgétaires et des démocrates pressant pour un compromis, se retrouve dans une position délicate. Un «shutdown» entraînerait le chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires et le gel d’aides sociales. Le temps presse avant l'heure fatidique de minuit, vendredi.(mbr avec ats)