Vladimir Poutine a accepté mardi d'interrompre 30 jours les frappes sur les infrastructures énergétiques en Ukraine, a indiqué le Kremlin à l'issue d'un appel avec Donald Trump, au cours duquel le président russe a fixé ses conditions pour un cessez-le-feu global.
L'Ukraine, qui cible de son côté régulièrement les raffineries et infrastructures pétrolières et gazières russes, avait dans un premier temps formulé cette proposition d'une trêve mutuelle dans les frappes, qui a ensuite été reprise dans la proposition de cessez-le-feu plus globale portée par les Etats-Unis.
Face à cette proposition de cesser les frappes sur le secteur énergétique, Vladimir Poutine a «réagi positivement à cette initiative et immédiatement donné aux militaires russes un ordre correspondant», a indiqué le Kremlin dans un communiqué.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit favorable sur le principe à cette proposition, mais a insisté sur la nécessité d'obtenir des «détails» de la part de Washington.
Pourtant, les deux dirigeants ne se sont pas accordés pour le cessez-le-feu inconditionnel et total voulu par Donald Trump, déjà accepté par Kiev.
«La partie russe a souligné un certain nombre de points essentiels concernant le contrôle effectif d'un éventuel cessez-le-feu sur l'ensemble de la ligne de contact, la nécessité de mettre fin à la mobilisation forcée en Ukraine et au réarmement des forces armées ukrainiennes», a rapporté le Kremlin.
Vladimir Poutine a en outre réclamé «l'arrêt complet» de l'aide militaire occidentale et du partage de renseignements fourni à l'Ukraine.
Il s'agit, selon la présidence russe, d'une «condition clé pour empêcher une escalade du conflit et oeuvrer à sa résolution par des voies politiques et diplomatiques».
Donald Trump avait déjà suspendu début mars l'aide militaire et le partage de renseignement avec l'Ukraine, ne le rétablissant que lorsque Kiev avait entériné son projet de cessez-le-feu.
Les conditions d'une trêve posées par Poutine visent à «affaiblir» l'Ukraine, estime Zelensky. Ce dernier a ajouté que les conditions posées par Poutine montrent qu'il n'est pas prêt «à mettre fin» à la guerre.
La réaction européenne n'a pas tardé. «Nous sommes tous deux d'accord sur le fait que l'Ukraine peut compter sur nous, que l'Ukraine peut compter sur l'Europe et que nous ne la laisserons pas tomber», a dit Olaf Scholz à Berlin aux côtés du président français, Emmanuel Macron.
«Nous continuons le soutien à l'armée ukrainienne dans sa guerre de résistance face à l'agression russe», a affirmé de son côté le président français.
Le Royaume-Uni a salué «les progrès réalisés par le président Trump en vue d'un cessez-le-feu». Ce processus doit aboutir à une paix juste et durable pour l'Ukraine, a déclaré une porte-parole du Premier ministre Keir Starmer. Et d'ajouter:
(afp/asi)