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John Bolton: un nouvel ennemi de Trump inculpé

FILE - President Donald Trump meets with South Korean President Moon Jae-In in the Oval Office of the White House, May 22, 2018, in Washington, as national security adviser John Bolton watches. (AP Ph ...
Dans son livre, John Bolton (à droite) décrivait Donald Trump comme «inapte» à diriger les Etats-Unis.Keystone

«Un sale type»: un nouvel ennemi de Trump inculpé

Après l'ancien directeur du FBI James Comey et la procureure générale new-yorkaise Letitia James, c'est au tour de John Bolton, une autre bête noire de Trump, d'être inculpé. Il avait publié un livre sur ses 17 mois passés en tant que conseiller du président américain.
17.10.2025, 07:5317.10.2025, 07:53

Un ex-conseiller du président américain Donald Trump lors de son premier mandat, John Bolton, est devenu jeudi la troisième personnalité à être inculpée depuis le retour du milliardaire à la Maison-Blanche. Son domicile avait été perquisitionné en août par le FBI.

John Bolton, 76 ans, a été inculpé par un jury du Maryland, près de Washington, de 18 chefs d'accusation de divulgation ou de rétention de documents relevant de la défense nationale, selon l'acte d'accusation.

«C'est un sale type. C'est dommage, mais c'est comme ça»
Donald Trump

En juin 2020, John Bolton avait publié un livre au vitriol sur ses 17 mois passés comme conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, qu'il décrivait comme «inapte» à diriger les Etats-Unis. Donald Trump a maintes fois exprimé pendant la campagne électorale sa volonté, une fois revenu au pouvoir, de se venger de tous ceux qu'il considère comme des ennemis personnels.

FBI agents carry bags and boxes out of former national security adviser John Bolton's house Friday, Aug. 22, 2025, in Bethesda, Md. (AP Photo/Manuel Balce Ceneta)
Trump FBI Bolton
Le domicile de John Bolton avait été perquisitionné en août par le FBI.Keystone

L'inculpation de John Bolton suit celle de l'ancien directeur de la police fédérale (FBI) James Comey et de la procureure générale de l'Etat de New York, Letitia James.

«Quiconque abuse d'une position de pouvoir pour mettre en péril notre sécurité nationale devra rendre des comptes. Personne n'est au-dessus de la loi», a réagi dans un communiqué la ministre de la justice Pam Bondi, qui avait déjà commenté dans des termes similaires les inculpations de James Comey et Letitia James.

Des informations confidentielles

Il est reproché à John Bolton d'avoir «abusé de sa position de conseiller à la sécurité nationale en partageant plus d'un millier de pages de documents sur ses activités au quotidien» dans ces fonctions avec deux personnes de son entourage ne disposant pas d'une accréditation de sécurité.

Ces deux personnes, non identifiées dans l'acte d'accusation, seraient son épouse et sa fille, rapportent des médias américains, dont CNN. Il aurait partagé ces informations confidentielles avec elles via ses messageries électroniques personnelles non sécurisées, selon l'acte d'accusation.

John Bolton avait vu son domicile perquisitionné en août par la police fédérale américaine FBI (archives).
John BoltonKeystone

Circonstance aggravante, en juillet 2021, un représentant de l'ex-conseiller à la sécurité nationale a informé le FBI que l'un des comptes de messagerie électronique qu'il utilisait avait été piraté après son départ du gouvernement par un pirate informatique lié, selon lui, à l'Iran, pays envers lequel John Bolton prônait une ligne dure.

Mais à aucun moment il n'a alerté les autorités sur le fait qu'il avait partagé sur ce compte «des informations relevant de la défense nationale, y compris des informations classifiées», soulignent les procureurs. Par ailleurs, lors d'une perquisition en août au domicile de John Bolton, le FBI y a découvert des documents relevant de la défense nationale, selon l'accusation.

Un procureur poussé à la démission

La Maison-Blanche avait tenté en vain de bloquer en justice la publication du livre de John Bolton en 2020, invoquant notamment des impératifs de sécurité nationale. En septembre, Donald Trump avait publiquement fait pression sur sa ministre de la justice, Pam Bondi, s'étonnant sur son réseau social Truth Social que James Comey, Letitia James et une autre de ses bêtes noires, le sénateur démocrate Adam Schiff, n'aient toujours pas été inculpés.

Après avoir poussé à la démission le procureur du district est de Virginie, lui reprochant implicitement son manque de zèle pour engager ces poursuites, le président républicain l'avait aussitôt remplacé à ce poste stratégique par Lindsey Halligan, une conseillère de la Maison-Blanche. C'est cette dernière qui a personnellement lancé les poursuites ayant conduit à l'inculpation de James Comey le 25 septembre, puis de Letitia James le 9 octobre.

Lindsey Halligan, special assistant to the president, fixes an earring at the end of an interview outside of the White House, Wednesday, Aug. 20, 2025, in Washington. (AP Photo/Jacquelyn Martin)
Linds ...
Lindsey HalliganKeystone

L'ancien directeur du FBI a plaidé non coupable d'entrave à une commission d'enquête parlementaire et fausses déclarations au congrès en septembre 2020. Son avocat a annoncé qu'il introduirait des recours en annulation des poursuites, faisant valoir qu'elles étaient motivées par une volonté de vengeance.

Letitia James, accusée de déclaration mensongère dans une demande de prêt immobilier, a dénoncé des «représailles politiques» de la part de Donald Trump, qu'elle avait fait condamner à une amende de près d'un demi-milliard de dollars en février 2024. (jzs/ats)

Donald Trump n'a pas aimé se faire sermonner
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