Trump ne va pas parler que de foot ce soir
S'il n'a jamais eu de passion personnelle dévorante pour le «soccer», ainsi que l'on appelle le football aux Etats-Unis, Donald Trump voit dans le Mondial-2026 une occasion de briller sur la scène mondiale. «Nous avons vendu plus de tickets que n'importe quel pays à ce stade» pour le Mondial-2026, a assuré le président américain jeudi, à la veille du tirage au sort de ce tournoi hors-normes, le premier à 48 équipes.
Donald Trump assistera évidemment à cette cérémonie à Washington, en compagnie du patron de la FIFA Gianni Infantino, à qui le lie une amitié très démonstrative. Il en profitera pour tirer quelques ficelles diplomatiques.
Parler commerce avec voisins
Le président américain doit en effet rencontrer les dirigeants du Mexique et du Canada, pays qui accueilleront plusieurs matches et qui sont surtout visés par sa vaste offensive protectionniste. Le premier ministre canadien Mark Carney aura une «brève» rencontre avec Donald Trump vendredi, selon sa porte-parole.
La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a elle confirmé une rencontre avec son homologue américain et le dirigeant canadien. L'enjeu, pour les deux pays voisins des Etats-Unis, est de renégocier des termes aussi favorables que possible pour l'accord de libre échange qui lie les trois partenaires (ACEUM).
Pour le Canada, il s'agit aussi de rétablir un dialogue rompu en octobre, à la suite d'une campagne publicitaire télévisée contre la hausse des droits de douane qui a ulcéré Donald Trump.
Justifier un intérêt pour le foot
Passionné de golf, le milliardaire suit aussi de près le football américain, au point de faire des commentaires publics virulents sur les règles d'arbitrage. Il est féru de sports de combat et de sports automobiles, des disciplines étroitement associées à son mouvement MAGA.
Si on ne lui connaît pas de passion sportive équivalente pour le ballon rond, son intérêt pour le foot a incontestablement flambé ces dernières années. Et plus précisément à partir du moment où les Etats-Unis sont rentrés en lice en 2017, pendant son premier mandat et avec sa bénédiction, dans la compétition pour l'organisation du Mondial-2026, se joignant au Canada et au Mexique.
Selon la presse américaine, le gendre du président, Jared Kushner, s'était très activement impliqué pour que cette candidature à trois aboutisse. Aujourd'hui, le même Jared Kushner joue un rôle incontournable, bien qu'informel, dans les dossiers diplomatiques brûlants de son beau-père, qu'il s'agisse du Moyen-Orient ou de la guerre en Ukraine.
Réintégrer la Russie
Illustrant sa volonté de mêler sport et diplomatie, Donald Trump avait estimé, pendant une visite de Gianni Infantino à la Maison Blanche, que réintégrer la Russie à la Coupe du Monde serait une «bonne motivation» pour que Moscou mette fin au conflit.
Le républicain, qui préside un groupe de travail dédié au Mondial-2026, veut faire de cette compétition, comme des Jeux olympiques de Los Angeles en 2028, des vitrines de son «âge d'or de l'Amérique». Au-delà des retombées touristiques, l'accueil de ces événements planétaires doit confirmer le bien-fondé de sa politique nationaliste.
Se faire remettre un trophée
Donald Trump raffole par ailleurs de la pompe qui entoure les compétitions sportives. Il s'est fait un plaisir cet été de remettre le trophée de la Coupe du monde des clubs, dont il a longtemps exposé un exemplaire dans le Bureau ovale. Il s'est aussi vu confier le trophée de la Coupe du monde elle-même, et a plaisanté qu'il aimerait le garder.
Le milliardaire, qui assure avoir réglé huit conflits dans le monde depuis son retour au pouvoir, devrait être comblé vendredi en recevant le premier Prix de la paix de la Fifa, de quoi le consoler un peu de n'avoir pas reçu le Nobel.
S'afficher avec Ronaldo
S'il n'est pas un fanatique de foot, Donald Trump est ultra-sensible à la célébrité. L'ancien animateur de téléréalité, qui aime à s'entourer de vedettes, a fait récemment grand cas de sa rencontre avec Cristiano Ronaldo.
La superstar portugaise, qui joue pour le club saoudien Al Nassr, avait été conviée à un dîner de gala donné en l'honneur du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane. Suite à la rencontre, la Maison Blanche avait diffusé une vidéo créée par intelligence artificielle, qui montre le président de 79 ans et l'attaquant de 40 ans faisant quelques passes dans le Bureau ovale.
Donald Trump really posted an AI video of him and Cristiano Ronaldo playing football 😭 pic.twitter.com/Uz6egEsXhf
— Football Vibes (@FotballVibes) November 20, 2025
