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Les Etats-Unis au bord de la paralysie budgétaire

Senate Majority Leader John Thune, R-S.D., speaks to the media with members of Republican leadership, about the looming government shutdown, Tuesday, Sept. 30, 2025, Washington. (AP Photo/Jacquelyn Ma ...
Le leader de la majorité au Sénat, John Thune, s'adresse aux médias au sujet du shutdown imminent ce mardi 30 septembre 2025 à Washington.Keystone

Les Etats-Unis au bord de la paralysie budgétaire

Les Etats-Unis connaîtront «probablement» une paralysie budgétaire faute d'accord entre républicains et démocrates, a estimé mardi le président américain Donald Trump, rejetant la faute sur l'opposition, qu'il accuse de vouloir «tout fermer».
30.09.2025, 22:4030.09.2025, 22:40

«Ils veulent tout fermer, nous ne le voulons pas. Nous ne voulons pas» d'une paralysie des services fédéraux, a assuré Donald Trump depuis le Bureau ovale.

A minuit dans la nuit de mardi à mercredi (06h00 en Suisse), sans adoption d'un texte budgétaire même temporaire, les Etats-Unis se trouveront en situation de «shutdown», avec pour conséquence la mise à l'arrêt de la plupart des services fédéraux.

Des centaines de milliers de fonctionnaires seront alors au chômage technique, sans solde. Le trafic aérien pourrait être affecté tandis que le versement de nombreuses aides sociales devrait être fortement perturbé.

Selon le Bureau budgétaire du Congrès (CBO) 750 000 fonctionnaires fédéraux pourraient ainsi se retrouver cette fois au chômage partiel, avec une perte de revenus équivalente à 400 millions de dollars. Donald Trump a fait monter la pression en assurant que cela pourrait avoir des conséquences «irréversibles »si les démocrates ne finissaient pas par accepter le budget voulu par les républicain.

«Nous pouvons, durant le "shutdown", faire des choses qui sont irréversibles, qui seront mauvaises pour eux»

«Comme licencier de nombreuses personnes, mettre fin à ce qu'ils aiment, cesser les programmes» que les démocrates défendent, a ajouté le président américain.

Le dernier «shutdown», de fin décembre 2018 à fin janvier 2019, durant le premier mandat de Donald Trump, avait duré 35 jours.

Une situation très impopulaire donc, que démocrates comme républicains tentent traditionnellement d'éviter, parfois au dernier moment. D'autant plus dans la perspective des élections législatives de mi-mandat en novembre 2026, lors de laquelle la majorité présidentielle au Congrès sera remise en question.

Impasse

Pour l'heure, chacun campe dans ses retranchements. D'un côté, les républicains proposent une extension du budget actuel jusque fin novembre. De l'autre, les démocrates veulent obtenir le rétablissement de centaines de milliards de dollars en dépenses de santé, notamment dans le programme d'assurance santé «Obamacare» pour les ménages des classes populaires que le gouvernement Trump a prévu de supprimer avec sa loi budgétaire – présentée dans les textes officiels comme «grande et belle» – adoptée en juillet.

Si les républicains disposent de la majorité aux deux chambres du Congrès, le règlement du Sénat fait qu'un texte budgétaire devra être adopté à 60 voix sur 100, nécessitant donc sept voix démocrates.

Donald Trump a reçu lundi à la Maison Blanche les principaux responsables républicains et démocrates du Congrès, une rencontre qui n'a fait que confirmer l'impasse des négociations.

«Nous avons la volonté et la capacité de trouver une voie d'entente bipartisane pour financer l'Etat d'une manière qui réponde réellement aux besoins du peuple américain en matière de santé, de sécurité et de prospérité économique», a affirmé mardi le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries.

«Mais (...) nous ne soutiendrons pas un projet de loi partisan républicain qui continue à démanteler le système de santé américain, ni maintenant, ni jamais.»

«A contre-cœur»

En mars, alors que la menace d'un «shutdown» planait déjà, les républicains avaient refusé d'engager le dialogue sur les énormes coupes budgétaires et le licenciement de milliers de fonctionnaires. Dix sénateurs démocrates, dont Chuck Schumer, avaient alors décidé à contrecoeur de voter pour le texte des républicains, afin d'éviter la paralysie fédérale.

Leur choix avait provoqué de vifs remous dans le camp démocrate, de nombreux militants et sympathisants les accusant de plier face à Donald Trump et son programme jugé radical. Cette fois-ci, le sénateur septuagénaire semble bien décidé à engager la confrontation avec le président républicain.

Selon les calculs des analystes la compagnie d'assurance Nationwide, chaque semaine de «shutdown» pourrait réduire la croissance du PIB des Etats-Unis de 0,2 point de pourcentage.

«Le gouvernement Trump pourrait en profiter pour réduire davantage les subventions et les exécutifs fédéraux», pointent-ils, «ce qui constituerait un changement significatif par rapport aux 'shutdowns' précédents, quand les employés mis en congé étaient réemployés» dès la situation rétablie. (sda/ats/afp)

La visite de Donald Trump chez Charles III, en images

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La visite de Donald Trump chez Charles III, en images

Marine One, transportant le président américain Donald Trump et la première dame Melania Trump, arrive pour atterrir au château de Windsor.

source: getty images europe / wpa pool
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