C'était bien essayé de la part de Ghislaine Maxwell, la partenaire condamnée de Jeffrey Epstein, incarcérée depuis près de trois ans dans une prison fédérale crasseuse du nord de la Floride. L'ancienne mondaine, habituée à mener un style vie opulent pendant des décennies, a été transférée dans ce sordide pénitencier pour femmes de basse sécurité après avoir été reconnue coupable de recrutement et de trafic de filles mineures, pour le compte de son ancien compagnon.
Plus tôt cette année, la célèbre détenue avait tenté de s'en sortir par une pirouette judiciaire en réclamant un réexamen de son dossier auprès du tribunal. Le prétexte? En 2007, un accord de non-poursuite conclu en Floride entre Jeffrey Epstein et le gouvernement aurait dû la protéger.
Mais cette suggestion a été balayée par le ministère de la Justice, qui a demandé ce lundi à la Cour suprême d'en faire de même.
Dans un communiqué transmis au Daily Beast, l'avocat de Ghishlaine Maxwell a affirmé de son côté qu'il serait «surpris si le président Trump savait que ses avocats demandaient à la Cour suprême de laisser le gouvernement rompre un accord. Il est le négociateur par excellence, et je suis sûr qu'il conviendrait que lorsque les Etats-Unis donnent leur parole, ils doivent la tenir.»
«Avec tous les débats sur qui est poursuivi et qui ne l'est pas, il est particulièrement injuste que Ghislaine Maxwell reste en prison sur la base d'une promesse faite et rompue par le gouvernement américain», a ajouté David Markus.
Cette information survient alors que l'affaire Epstein revient remuer l'actualité ces derniers jours. Il y a quelques jours, le ministère de la Justice et le FBI ont annoncé dans une note controversée qu'«aucune divulgation supplémentaire ne serait appropriée ou justifiée» concernant les «dossiers Epstein», du nom du pédophile condamné décédé dans sa cellule en 2019.
Une décision qui a provoqué l'ire des théoriciens du complot et d'une frange du mouvement MAGA de Donald Trump.
La procureure générale des Etats-Unis, Pam Bondi, a dû notamment faire face à un torrent de critiques, notamment après avoir suggéré qu'elle était sur le point de publier des dossiers accablants sur cette affaire. De nombreuses figures de l'alt-right ont carrément réclamé sa tête - et sa démission.
Le président, pour sa part, a soutenu mordicus sa collaboratrice et exhorté ses partisans à lâcher l'affaire.
«LAISSEZ PAM BONDI FAIRE SON TRAVAIL — ELLE EST GÉNIALE!» s'est-il encore étranglé, en majuscules. Lors d’une réunion du Cabinet, Donald Trump s'est également montré très, très irrité après avoir été interrogé par le New York Post sur ce dossier notoirement médiatisé: «On parle encore de ce type, de ce salaud ? C’est incroyable!»
L'histoire menace pourtant encore de faire du grabuge pendant quelques temps, puisque le Congrès pourrait convoquer Ghislaine Maxwell à témoigner devant les législateurs.
Une source proche de l'ex-mondaine a déclaré au Daily Mail que l'ancienne petite amie de Jeffrey Epstein - qui continue de clamer son innocence - «serait ravie d'avoir l'occasion de s'asseoir et de raconter son histoire».
En attendant, Ghislaine Maxwell, qui a plaidé non coupable de toutes les accusations criminelles portées contre elle, continuera probablement de dégoter un autre moyen de raccourcir sa peine. Elle a jusqu'à 2037 pour trouver une solution.