Certains détenus entrent en religion, d'autres courent. Ghislaine Maxwell, elle, a choisi son camp. Entre deux cours de yoga et d'étiquette à ses 846 co-détenues, l'ancienne mondaine la plus fit et la plus sinistrement connue des Etats-Unis a participé à la course de 21,1 kilomètres dans son pénitencier de Tallahassee, en Floride.
Il faut dire que la prisonnière est bien entraînée: selon les médias américains, l'ex-sbire de Jeffrey Epstein, condamnée à 20 ans de réclusion pour trafic sexuel sur mineurs, effectue son jogging tous les jours sur la piste du pénitencier, entourée de barbelés. Une habitude qu'elle maintient depuis son transfert, en juillet 2022, dans cette prison de sinistre réputation. Et ça, c'est quand Ghislaine Maxwell n'est pas en train de faire du Pilates.
La course dans l'établissement correctionnel fédéral devait départager pas moins de 19 participantes. Pour venir à bout des 21,1 kilomètres réglementaires du semi-marathon, elles ont dû accomplir quelque 52 tours de piste. Bel effort. Selon le tabloïd Page Six, aucune information n'a filtré à travers les grilles sur le temps de Ghislaine Maxwell, matricule 02879-509. Pas même un éventuel podium.
«Elle avait l’air superbe, vraiment!» s'est ému pour sa part son avocat, Arthur Aidala, en annonçant la prouesse sportive de sa cliente à Page Six.
Bah, Ghislaine Maxwell n'a pas écopé du surnom de «Prison Karen» pour rien: depuis son arrivée dans ce pénitencier de faible sécurité, elle ne s'est pas seulement battue bec et ongles pour obtenir davantage d'options alimentaires végétaliennes au menu de la cantine. Elle aurait également déposé des centaines de plaintes, y compris contre certaines de ses camarades de cellule. Il en faudrait plus pour refroidir les ardeurs de son avocat, qui jure que: «Elle est clairement très populaire, très utile.»
Au vu de sa routine sportive, la prisonnière de 62 ans sera en pleine forme pour affronter son appel, le 12 mars prochain. Bien que Ghislaine ne soit pas présente en personne à l'audience de mars devant la Cour d'appel américaine du deuxième circuit, elle se prépare minutieusement. Son avocat, qui a récemment rencontré l'ancienne amante du prédateur sexuel Jeffrey Epstein pendant six heures pour discuter de son appel, témoigne qu'elle est arrivée à leur rendez-vous avec une pile de plus de «deux pieds et demi de paperasse».
Au cours de la séance du 12 mars, qui ne devrait durer qu'une demi-heure, trois juges entendront les arguments de l'équipe juridique de Ghislaine Maxwell, selon lesquels leur cliente n'a pas bénéficié d'un procès équitable, en 2021, et devrait être libérée.
Dans une interview donnée depuis sa prison l'an dernier, l'ancienne mondaine d'origine britannique, de son côté, a nié farouchement avoir eu connaissance des crimes de son ancien amant Jeffrey Epstein. Elle a insisté sur le fait qu'elle regrettait de l'avoir rencontré et qu'elle ne savait pas qu'il était «capable du mal».
Des propos sérieusement mis à mal par la publication, plus tôt ce mois de janvier, de centaines de documents relatifs à l'affaire Epstein par une juge new-yorkaise, et qui illustrent le rôle de premier plan de la sexagénaire dans le réseau de Jeffrey Epstein.
Et comme il n'y a pas que le physique dans la vie, Ghislaine Maxwell s'attèle à un travail de mémoire. Selon le Daily Mail plus tôt cette année, la détenue a prié ses camarades de prison d'ignorer les rapports «faux ou erronés», car elle s'apprête à leur livrer «la vérité» dans un futur livre. Une affirmation qui n'a pas manqué de faire lever les yeux au ciel un initié du tabloïd britannique:
«Elle pense vraiment qu'elle n'a rien fait de mal et que ses accusations seront abandonnées lorsque les gens le liront», poursuit la source. Apparemment, le chef-d'œuvre de vérité serait déjà terminé et la prisonnière attend le «bon moment» pour publier.
S'il est interdit aux détenus fédéraux de conclure des contrats de publication, rien n'empêche Ghislaine Maxwell d'écrire un «manuscrit privé», une activité protégée par le premier amendement américain. Elle n'aurait qu'à l'envoyer à un proche ou son avocat pour distribution - et vu l'enthousiasme de ce brave Arthur Aidala pour les prouesses sportives, les aspirations littéraires de la cliente devraient l'exciter tout autant.