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La présidente mexicaine a percé le mystère Trump

La présidente mexicaine parle «le Trump» et ça marche

De nombreux chefs d'Etat ont échoué à établir des relations cordiales avec le président américain. Pas Claudia Sheinbaum, la présidente mexicaine, qui flatte régulièrement son homologue. On vous explique pourquoi.
10.03.2025, 11:5310.03.2025, 11:59
epa11928502 Mexican President Claudia Sheinbaum speaks during a press conference at the National Palace in Mexico City, Mexico, 27 February 2025. Sheinbaum assured that the trafficking of fentanyl doe ...
Climatologue, Claudia Sheinbaum est présidente du Mexique depuis le 1er octobre 2024.Keystone
Natasha Hähni / ch media
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Donald Trump a temporairement – et une fois de plus – suspendu l'imposition de droits de douane de 25% sur les marchandises en provenance du Mexique. Une décision qui n'a, selon lui, rien à voir avec la chute de la bourse après l'introduction de cette taxe mardi, mais avec la «merveilleuse» Claudia Sheinbaum. «J'ai beaucoup de respect pour elle», a déclaré l'Américain à propos de sa voisine et homologue.

La dirigeante assurait en milieu de semaine dernière encore qu'elle privilégierait le dialogue avec Trump avant de décider de contre-mesures concrètes. Ce qui ne l'a pas empêchée de tout de même annoncer une manifestation dimanche au Zócalo, la place centrale de la capitale mexicaine. La présidente a directement souhaité transformer le succès dans ces négociations en une fête populaire.

Il en va tout autrement de la relation entre les Etats-Unis et le Canada. Avant même que les droits de douane n'entrent en vigueur, l'ex-premier ministre Justin Trudeau les avait qualifiés d'«injustifiés». Mardi matin, il a annoncé des droits de douane de rétorsion de 25% et a qualifié de «chose stupide» le lancement de la «guerre commerciale contre son pays». Nul n'ignore que Trump ne porte pas spécialement Trudeau dans son cœur. Le républicain l'appelle régulièrement «gouverneur», allusion à son propre projet de faire du pays adjacent un Etat américain.

Pour l'heure, on ignore pour l'heure quelle sera sa relation avec le nouveau premier ministre Mark Carney. Et ça s'annonce tendu. Le futur chef du gouvernement canadien est monté au créneau contre Donald Trump. Mark Carney a assuré dans un discours offensif que son pays «gagnera» et «ne fera jamais partie des Etats-Unis, de quelque façon que ce soit».

Comment se fait-il donc que les relations avec le sud soient bien meilleures que celles avec le nord? Après tout, ces dernières années, le locataire de la Maison-Blanche a inlassablement fulminé contre les Mexicains, responsables selon lui des vols, des viols et du trafic de drogue sur son territoire.

La tête froide et des mots gentils

«Il faut parler la langue de Trump», a déclaré au Wall Street Journal une source qui a eu vent de l'appel passé début février entre Mexico et Washington. Il semble que la présidente mexicaine ait déchiffré ce langage. Lors de cette première conversation de 45 minutes, elle est parvenue à éviter une sanction douanière pour son pays. Déjà à l'époque, la physicienne était restée calme - contrairement à Trudeau - après l'annonce de cette décision par Donald Trump.

Le coup de fil entre les deux dirigeants était malgré tout tendu, a déclaré la même source au Wall Street Journal. La Mexicaine aurait contredit son interlocuteur sur le commerce, les drogues et l'immigration d'une manière qui «a attiré l'attention de Trump sans que la situation ne s'envenime».

Elle a définitivement scellé l'accord en proposant que son gouvernement envoie 10 000 soldats à la frontière pour lutter contre les flux de fentanyl. Le même jour, Trump a déclaré aux journalistes qu'il «aimait beaucoup» cette femme.

Lors du deuxième téléphone, elle a de nouveau réussi à faire suspendre les droits de douane. Ils concernent environ 80% des exportations mexicaines. Claudia Sheinbaum dit avoir convaincu Trump grâce à un tableau qui montre l'impact positif sur un trafic de fentanyl nettement en baisse depuis le déploiement des milliers de troupes à la frontière.

En février, Sheinbaum avait déclaré qu'il fallait «garder la tête froide» face aux menaces des Etats-Unis. Mais le pragmatisme seul ne suffit pas à rallier Donald Trump à sa cause. La femme de 62 ans, qui jouit d'un taux d'approbation d'environ 75% au Mexique, n'oublie jamais de flatter son homologue après chacun de leurs échanges. Sur X, elle a remercié le républicain après leur entretien de jeudi dernier, soulignant un grand respect mutuel.

La stratégie semble fonctionner. Car même si, hormis les gentilles paroles, Sheinbaum a des critiques à formuler - elle a attaqué Google en justice pour le changement de nom du Golfe du Mexique - sa relation avec Trump ne semble pas en souffrir. Du moins jusqu'au 2 avril, date à laquelle les fameux droits de douane devraient finalement être promulgués.

(Adaptation française: Valentine Zenker)

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