Dans l'imposant hémicycle du congrès, sous les acclamations de son camp debout et tandis que l'opposition républicaine restait assise, le démocrate de 81 ans, candidat à sa réélection en novembre, a assuré que lui ne «plierait» jamais devant le président russe.
«Depuis le président Lincoln et la guerre de Sécession, jamais notre liberté et démocratie n'ont été attaquées dans notre pays comme elles le sont aujourd'hui», a-t-il ajouté.
Le président a voulu dessiner «un avenir basé sur les valeurs fondamentales qui définissent les Etats-Unis d'Amérique: l'honnêteté, la force morale, la dignité, l'égalité».
Donald Trump a promis de se «venger» de sa défaite de 2020, qu'il n'a jamais reconnue, et des poursuites judiciaires qui s'accumulent contre lui.
L'ancien président a prévu de «corriger» en direct les propos de son rival. Il a accusé jeudi le démocrate d'avoir transformé les Etats-Unis en «film d'horreur» et réclame de débattre avec lui.
Face à la rhétorique du «déclin» scandée par Donald Trump, Joe Biden a assuré que les Etats-Unis connaissaient sous sa présidence «le plus grand rebond» de leur histoire, après la pandémie de Covid-19 qui avait mis à genoux la première économie mondiale.
Cela dessine «un avenir plein de promesses», selon Joe Biden, décidé à jouer la carte de l'optimisme face à son rival. Entendant marquer résolument la différence avec ce dernier, il a aussi juré qu'il ne «diaboliserait pas» les migrants.
Le président a aussi fustigé l'annulation de la garantie fédérale à l'avortement, l'un des grands thèmes de la campagne, promettant de «rétablir» cette protection si les Américains élisent un Congrès favorable au «droit de choisir».
«Clairement, ceux qui se vantent d'avoir annulé la protection fédérale du droit à l'avortement par la cour suprême n'ont aucune idée du pouvoir des femmes» aux Etats-Unis, a-t-il lancé.
Sur la forme, Joe Biden s'est montré combatif, au moment où ne cessent de monter les inquiétudes et critiques sur son âge.
Dans la traditionnelle réponse de l'opposition au discours présidentiel, la sénatrice républicaine Katie Britt doit d'ailleurs selon des extraits attaquer Joe Biden sur ses capacités. «Notre commandant en chef n'est pas aux commandes. Le monde libre mérite mieux qu'un dirigeant hésitant et diminué», doit-elle insister.
Joe Biden a aussi annoncé devant le congrès qu'il avait ordonné à l'armée américaine d'établir un port artificiel à Gaza pour acheminer davantage d'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé, et a dit vouloir un «cessez-le-feu immédiat» de six semaines.
Une heure à peine avant le discours du président, la guerre à Gaza s'est invitée à Washington: des manifestants munis de drapeaux palestiniens se sont rassemblés près de la Maison-Blanche, tandis que d'autres ont bloqué une avenue menant au Capitole. Le convoi de Joe Biden a pris un itinéraire qui a évité les groupes de protestataires. (ats)