La ville de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) a annulé vendredi la diffusion sur écran géant du film Barbie à cause de «pressions» d'habitants, entraînant une polémique qui a fait réagir mercredi jusqu'à la ministre de la Culture.
«Je déplore qu'un petit groupe du quartier ait mobilisé son énergie sous la pression d'un individu pour empêcher la projection de ce film, pourtant classé tout public en France», a écrit Olivier Sarrabeyrouse, maire PCF de la ville, dans un communiqué diffusé sur le site de la commune et sur Facebook.
«Entre une dizaine et quinzaine d'individus ont encerclé les agents», relate le maire à l'AFP. «Si vous installez, on démonte tout et on met un terme à votre séance», ont-ils menacé, a-t-il poursuivi.
Le maire explique:
«Je n'ai pas cédé à une pression, j'ai agi en tant que maire responsable pour la sécurité des agents et des familles», a insisté le maire auprès de l'AFP, fustigeant une récupération de la polémique par l'extrême droite.
Réalisé par Greta Gerwig, le film est une satire féministe qui voit Barbie, interprétée par Margot Robbie, découvrir la misogynie du monde réel. Le film s'est imposé comme le champion du box-office mondial, avec 1,4 milliard de dollars de recettes.
Sur X, Rachida Dati, ministre de la Culture, a déclaré:
La plainte sera déposée pour «entrave à l'exercice de la liberté de diffusion de la création artistique», a précisé à l'AFP le ministère.
Selon le maire, le film, qui devait être diffusé à 21H00 vendredi dans le quartier du Londeau, avait été préalablement choisi par les habitants.
La projection faisait partie de "Ciné sous les étoiles", une programmation estivale gratuite de films en plein air qui se déroule chaque année dans l'intercommunalité Est Ensemble, dont fait partie Noisy-le-Sec.
En 2024, le film Le ballon d'or avait été projeté sans incident.
Aurélie Trouvé, députée Insoumise de la circonscription, n'a que très peu goûté à la déprogrammation:
Et d'insister que «la culture doit rester un outil d'émancipation, d'unité et d'ouverture pour toutes et tous. Elle ne peut être confisquée».
«Je ne tolérerai pas de zones de non-droit culturelles dans notre ville», a affirmé dans son communiqué Olivier Sarrabeyrouse, annonçant un dépôt de plainte. Celle-ci sera déposée jeudi matin pour mise en danger des agents du service public et menaces, a précise à l'AFP le maire. (afp)