Emmanuel Macron a appelé lundi les alliés de l'Ukraine réunis à Paris à un «sursaut» pour assurer la «défaite» de la Russie. Il a annoncé de nouvelles mesures pour fournir plus d'armes à Kiev et refusé d'exclure l'option d'un envoi de troupes occidentales à l'avenir.
Attendu en Ukraine d'ici la mi-mars, le président français s'est montré plus offensif que jamais lorsqu'il a été interrogé sur la possibilité que des pays occidentaux décident d'envoyer des troupes sur le sol ukrainien:
Le président a affirmé «assumer» une «ambiguïté stratégique».
Les réactions n'ont pas tardé. «La guerre contre la Russie serait une folie», a réagi sur X le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, jugeant «irresponsables» les déclarations de Macron.
Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a, lui, dénoncé une «inquiétante légèreté présidentielle» sur le même réseau social:
Depuis qu'il a reçu Volodymyr Zelensky il y a dix jours à l'Elysée pour signer un accord de sécurité bilatéral, le chef de l'Etat français peint un tableau très sombre des intentions de Vladimir Poutine et tente de se positionner en première ligne de l'appui apporté à Kiev.
Cette conférence organisée à la hâte par le président français, en présence de vingt-sept autres chefs d'Etat et de gouvernement, intervient à un moment critique pour l'Ukraine, en attente des armes occidentales nécessaires à sa survie.
Les Ukrainiens accumulent depuis quelques semaines les revers dans l'Est, notamment avec la perte il y a plus d'une semaine de la ville forteresse d'Avdiïvka, et, lundi, leur retrait du village de Lastotchkyné, près de là.
Volodymyr Zelensky avait posé le décor à distance, déplorant n'avoir «malheureusement» reçu que 30% du «million d'obus que l'Union européenne» a «promis» à l'Ukraine. «Force est de constater que nous n'avions pas ce million», a répondu Emmanuel Macron en fin de soirée devant la presse, évoquant un «engagement imprudent».
Emmanuel Macron a parlé d'un engagement à «produire plus» d'armes européennes, et a annoncé la création d'une «coalition pour les frappes dans la profondeur» afin de fournir à Kiev des «missiles et bombes de moyenne et longue portée». Il a également expliqué que «beaucoup de pays européens et non européens qui ont des munitions disponibles» avaient été «démarchés». (ats)