Le parti LFI accusé de «proximités» avec des islamistes
Le mouvement de gauche radicale a critiqué à de multiples reprises cette commission, qu'il estime «instrumentalisée» pour lui nuire. Présidée par Xavier Breton (LR), elle accuse dans son rapport des élus LFI de «complaisance, voire de soutien actif à des individus proches des mouvements islamistes».
«Il existe bien des connivences et des proximités affichées entre certains élus, principalement du mouvement La France insoumise, et des individus promouvant cette idéologie», peut-on lire dans le document, dont le rapporteur est le ciottiste Matthieu Bloch.
Mais la commission se contente de pointer des cas particuliers et n'a pas trouvé «de liens structurés démontrables à ce jour entre les partis politiques et les mouvements islamistes».
Matthieu Bloch, durant une conférence de presse présentant le rapport, a reconnu qu'il n'y avait pas de lien «structurel» ou «financier», mais évoqué des «liens conjoncturels, électoralistes» avec certains Insoumis.
Séduire les électeurs musulmans
Selon le rapport, LFI adopte une stratégie visant à séduire les électeurs musulmans, ce qui peut en faire «une cible privilégiée pour les stratégies d'entrisme mises en oeuvre par des individus promouvant l'idéologie islamiste».
Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI et cible principale de la commission, a été auditionné début décembre. Il avait estimé que son mouvement avait déjà été «innocenté» par les travaux de la commission et clamé que LFI «n'acceptera(it) jamais l'entrisme religieux».
«Inquisition»
La mise en place de cette commission d'enquête, voulue par le groupe LR de Laurent Wauquiez, a connu de nombreux soubresauts et provoqué de vives réactions dans la classe politique, notamment car elle ne comporte aucun élu issu de la gauche dans son bureau. Sa naissance dans la douleur a pris si longtemps que la commission n'a disposé que d'un temps très réduit pour mener ses travaux.
Elle a auditionné une trentaine de personnes, dont des universitaires, des sondeurs, le directeur du renseignement de la préfecture de police de Paris et le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez. Outre Mélenchon, la seule cheffe de parti convoquée a été la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier.
Le rapporteur Matthieu Bloch a assuré à l'AFP que le but n'était pas de faire «le grand spectacle» ou «le procès de Mélenchon», mais de «pointer du doigt certaines connivences de certains élus de La France Insoumise». Il a affirmé qu'il déposerait prochainement des propositions de loi inspirées des conclusions de la commission. (sda/ats/afp)
