Les camionneurs d'Ottawa font des émules et pas seulement à Berne. Du côté de nos voisins français aussi, la démarche visant à assiéger et paralyser une ville à grand renfort de camions, inspire.
Mercredi, anti-pass vaccinal, Gilets jaunes, mélenchonistes et autres zémmouristes prennent la route pour Paris. Le «convoi de la liberté», qui emprunte son nom à son modèle canadien, le «Freedom Convoy 2022», devrait arriver vendredi soir dans la capitale, avant de participer aux manifestations anti-pass samedi 12 février.
Dimanche, ceux qui le souhaitent sont invités à rejoindre la Belgique, pour une convergence européenne prévue à Bruxelles lundi prochain.
Les endroits concernés: Selon FranceInfo, différents trajets sont organisés depuis plusieurs villes de France, dont Nice, Brest, Perpignan, Lille ou Strasbourg. La liste des villes concernées par ce mouvement s'allonge d'heure en heure. Si le convoi vise la capitale, il n'a pas encore indiqué le lieu précis où se réunir pour le moment.
🗽 CONVOI 🚚🚛🚐🚜🕊🚙🚗🚜🏍 de la LIBERTÉ 🗽
— EVA REVE (@evarev1) February 3, 2022
🗽EUROPE 🇪🇺#France 🇫🇷 11/02/2022 Paris#Bruxelles 14/02/2022
🗽TOUS UNIS pour la LIBERTÉ🍀#ConvoyFrance #convoyfrance #EuropeanFreedomConvoy #ConvoiFrance2022 #ConvoiDeLaLiberté
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Le principe: il est le même à chaque fois. Emprunter le réseau secondaire et rouler entre 50 et 80 km à l'heure, pour finalement instaurer un blocage routier de Paris.
Les participants: le convoi mêle des profils divers et variés, rapporte Le Monde. Des gilets jaunes, des routiers, des restaurateurs, des Insoumis, des militants du Rassemblement national (RN), des membres du mouvement QAnon, des Anonymous, des opposants de toutes sortes aux vaccins contre le Covid...
Ce n'est pas un mouvement de camions: relayé par FranceInfo, un routier considéré comme l'un des porte-parole de «Convoy France», reconnaît que les «routiers seront minoritaires». En effet, contrairement au Canada, les camionneurs français ne sont pas propriétaires de leur véhicule. S'ils participent à ce convoi, ils peuvent se faire retirer leur permis et être licenciés pour entrave à la liberté de circulation.
Ses figures emblématiques: Rémi Monde est le coorganisateur et porte-parole du mouvement et s'exprime beaucoup sur les réseaux sociaux. Le mouvement a aussi reçu le soutien de figures politiques, comme Jean-Frédéric Poisson, un proche d’Eric Zemmour, le conférencier Idriss Aberkane ou encore le président des Patriotes, Florian Philippot.
Ses revendications: les communiqués revendiquent pêle-mêle «récupérer les droits fondamentaux, le respect du référendum, l'accès inconditionnel aux soins, à l'éducation, à la culture et le respect des valeurs essentielles de notre constitution». Mais le point de rassemblement principal reste l’abandon du pass vaccinal.
Le nombre de personnes attendues: de nombreux appels ont été lancés sur les réseaux sociaux français. Plusieurs groupes de discussion Facebook et Telegram ont été créés ces deux dernières semaines pour coordonner l’initiative, au niveau national ou local. Le principal groupe Facebook, «Le convoi de la liberté», compte plus de 270 000 inscrits. Mais les services du ministère de l’Intérieur, eux, ne s’attendent pas à un phénomène massif, rapporte Le Parisien.
Y aura-t-il des violences? Le mouvement se veut «pacifiste», annoncent les communiqués. Malgré une apparente volonté de modération, on peut lire dans des groupes Telegram des propos violents ou illégaux, avec des offres de faux pass sanitaires.
Quelles seront les conséquences? C'est la plus grande inconnue à ce stade.