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François Bayrou force l'adoption du budget français

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François Bayrou a forcé la décision pour faire adopter son budget. Keystone

François Bayrou passe en force pour faire adopter son budget

Le Premier ministre François Bayrou a passé en force son budget et évite la motion de censure. Le PS a dit qu’il ne le censurerait pas, «dans l’intérêt du pays», tout en restant en forte opposition au gouvernement.
03.02.2025, 23:1103.02.2025, 23:11
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Le Premier ministre François Bayrou a passé en force l'adoption du budget de la France, en l'absence de majorité. Mais les députés socialistes s'abstiendront de voter la censure.

Deux mois après la chute du précédent gouvernement, François Bayrou semble donc assuré de rester au pouvoir, même si le parti d'extrême droite, le Rassemblement national, décidait de voter la censure.

«Aucun pays ne peut vivre sans budget et la France moins que tout autre», arguait François Bayrou à la tribune de l'hémicycle, engageant la responsabilité de son gouvernement sur le projet de budget 2025, un texte de compromis dont a accouché vendredi une commission mixte paritaire (CMP) réunissant 14 députés et sénateurs.

Le parti de gauche radicale La France insoumise (LFI), membre de la coalition de gauche, a répondu comme attendu par l'annonce d'une motion de censure, qui n'aura toutefois aucune chance d'aboutir sans les voix des députés du Parti socialiste.

Le bureau national du parti socialiste a tranché: il ne votera pas pour faire chuter François Bayrou, comme fin 2024 son prédécesseur Michel Barnier, forcé à démissionner par une large majorité de députés de gauche et d'extrême droite après avoir essayé d'imposer son budget.

Dette publique record

«Le projet de loi de finances pour 2025 demeure un budget de droite», a affirmé le groupe socialiste dans un communiqué, invoquant l'«esprit de responsabilité» et «l'intérêt du pays» pour «ne pas censurer le gouvernement au moment où la France attend de disposer d'un budget».

Confrontée à une dette publique record, la France navigue en eaux troubles depuis la dissolution de l'Assemblée nationale début juin, décidée par le président Emmanuel Macron dans la foulée de la déroute de son camp aux élections européennes.

Fin du Front de gauche

Depuis les législatives, aucune majorité ne s'est dégagée au Parlement, divisé en trois blocs (gauche, centre-droit, extrême droite). Le pays en est depuis à son troisième Premier ministre et toujours sans budget pour l'année en cours.

«Le vote de non-censure par le PS consomme son ralliement au gouvernement Bayrou», a tancé dans une note de blog le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon, quand le président LFI de la commission des Finances Eric Coquerel a dénoncé un texte «encore plus austéritaire (sic) et plus nocif pour le pays que ce que projetait Michel Barnier».

Si le PS a «arraché des concessions» sur le budget de l'Etat, elles «restent largement insuffisantes», avait reconnu dimanche le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud.

Il ajoute:

«Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d'un budget et nous entendons les inquiétudes, les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations»

Le président Insoumis de la commission des finances à l'Assemblée, Eric Coquerel, a lui souligné la faiblesse des concessions obtenues par le PS, avec au total un budget «pire» que celui proposé par Michel Barnier, prévoyant 6,2 milliards d'euros de recettes en moins et 6,4 milliards d'économies en plus.

Il a aussi relativisé l'urgence pour le pays de se doter d'un budget, alors qu'une loi spéciale votée fin 2024 permet de gérer les affaires courantes et qu'un projet de loi pourrait permettre de voter rapidement des dispositions urgentes et consensuelles. Concernant le RN, plus en retrait, François Bayrou négociant en premier lieu avec le PS, il appartiendra à Marine Le Pen, présidente du groupe à l'Assemblée, et à Jordan Bardella, président du parti, de trancher. (ats/svp)

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