Un seul des 51 hommes condamnés en France lors du procès des viols de Mazan, qui a connu un retentissement mondial, sera finalement jugé en appel. Les 16 autres qui avaient contesté leur condamnation se sont désistés les uns après les autres, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Husamettin D., 44 ans, condamné à neuf ans de réclusion en décembre par la cour criminelle de Vaucluse (sud-est), devrait donc comparaître seul cet automne en appel devant la cour d'assises du département voisin du Gard à Nîmes, où il contestera «seulement le quantum» de sa peine et non sa culpabilité, a précisé à l'AFP cette source ayant requis l'anonymat.
Il était déjà acquis que le «chef d'orchestre» de cette décennie de viols sur Gisèle Pelicot, son ex-mari Dominique, condamné à la peine maximale de 20 ans de réclusion, assortie d'une mesure de sûreté des deux tiers (environ 14 ans), ne serait pas rejugé, puisqu'il avait immédiatement indiqué ne pas vouloir faire appel.
Un choix inverse effectué initialement par 17 de ses 50 coaccusés qu'il avait recrutés sur internet pour venir violer son épouse, droguée aux anxiolytiques, à leur domicile de Mazan (sud-est) entre 2011 et 2020. Mais, depuis le début de l'année, 16 d'entre eux se sont désistés par vagues.
Le procès en appel, prévu initialement du 6 octobre au 21 novembre, devrait donc être nettement plus court, s'il a bien lieu, Husamettin D. ayant le droit de se désister jusqu'à l'ouverture de l'audience.
En première instance, Husamettin D., travailleur dans le bâtiment, n'avait pas reconnu les faits qui lui étaient reprochés, expliquant, lors de son unique venue à Mazan, avoir cru avoir affaire à un «couple libertin» et à un scenario où la femme «ferait semblant de dormir».
Reconnus pour la plupart coupables de viols sur Gisèle Pelicot, les 50 coaccusés de Dominique Pelicot, âgés de 27 à 74 ans, avaient été condamnés à des peines allant de trois ans de prison dont deux avec sursis à 15 ans de réclusion criminelle.
Le procès de première instance, qui s'est tenu du 2 septembre au 19 décembre 2024, avait provoqué une véritable onde de choc, en France comme à l'étranger, devenant emblématique des questions de violences sexistes et sexuelles et plus largement des rapports femmes-hommes.
Dominique Pelicot, qui ne comparaîtra qu'en tant que témoin à cet hypothétique procès en appel, n'en a pas fini avec la justice. Mis en examen par le pôle des affaires non résolues de Nanterre, en banlieue parisienne, il pourrait encore être jugé pour une tentative de viol en 1999 en Seine-et-Marne, également près de Paris, mais surtout un viol suivi de meurtre en 1991 à Paris d'une agente immobilière de 23 ans. (ats/blg/afp/svp)