Le décès du jeune Nahel, 17 ans, tué par un tir policier, ne finit pas de dévoiler ses détails. Le dernier témoignage «de l'intérieur de la voiture» qui restait à entendre a été dégoté. C'est Le Parisien qui a obtenu du jeune de 14 ans une lettre écrite, transmise par son père.
Le témoignage d'Adam (prénom d'emprunt choisi par Le Parisien) commence par les explications de son père: alors que ce jeune de 14 ans était sur le chemin pour «passer l'épreuve du brevet», une Mercedes jaune s'arrête à sa hauteur. Le conducteur du véhicule baisse la vitre et l'interpelle: c'est Nahel, un «grand du quartier» qui lui propose de l'emmener.
Adam monte à l'arrière, le siège passager étant occupé par un autre jeune. La suite est cohérente avec ce qui est connu: deux policiers en moto veulent vérifier le véhicule et le «somment de s'arrêter». Mais:
Une information qui diffère déjà de celle du passager siège conducteur, qui avait déclaré à BFM TV que Nahel avait obtempéré.
Il n'empêche: le véhicule finit par être bloqué dans un embouteillage. Les deux policiers se placent alors sur la gauche du véhicule.
La suite est trop dure à raconter pour le jeune Adam. Ne pouvant évoquer les faits, il décide d'écrire un texte, transmis au Parisien par son père. Les journalistes du quotidien de la capitale française n'auront donc pas pu s'entretenir directement avec lui.
Selon le texte, Nahel est d'abord braqué par les deux policiers avec leurs pistolets. L'un d'eux le menace de lui «mettre une balle dans la tête» puis le frappe plusieurs fois. Nahel essaie de se protéger la tête. Et lors du troisième coup asséné:
La suite, on la connaît. La voiture, une automatique, fait une embardée. Dans le feu de l'action, un des policiers somme de tirer et un coup part. Dans le véhicule, c'est la confusion et Adam croit, dans les quelques fractions de seconde qui suivent le coup de feu, que Nahel est sauf. Celui-ci aurait dit:
La seconde d'après, le véhicule accélère d'un coup. Nahel perd-il connaissance à ce moment-là, laissant son pied se lever du frein? Le véhicule s'encastre dans un choc sur un poteau, et c'est à ce moment-là qu'Adam remarque que Nahel ne bouge plus:
Adam s'extrait du véhicule avant d'être rattrapé par les policiers, qui le plaquent au sol et lui mettent les menottes. Conduit dans la voiture de police, il assiste au massage cardiaque de Nahel et entend le policier qui n'a pas tiré «sermonner son binôme». De manière contradictoire avec l'injonction de tir quelques secondes plus tôt, il lui aurait dit:
Selon Adam, le policier aurait déclaré que Nahel était mort – alors que son décès officiel a eu lieu une heure plus tard, à l'hôpital. Mais pour Adam, c'est surtout la seconde où sa vie bascule:
(acu)