L'Espagne et l'Allemagne ont réagi lundi à la famine qui règne à Gaza en annonçant des mesures concrètes. Madrid va larguer 12 tonnes de nourriture, tandis que Berlin annonce un pont aérien avec Gaza auquel d'autres pays européens participeront.
«Le ministre de la Défense, Boris Pistorus, travaillera en étroite collaboration avec la France et la Grande Bretagne, qui sont également prêtes à mettre en place un tel pont aérien pour acheminer des denrées alimentaires et des fournitures médicales», a ajouté le chancelier lors d'un point presse.
Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez, critique virulent de l'offensive israélienne à Gaza, a précisé lors d'une conférence de presse que la livraison aurait lieu vendredi depuis la Jordanie, via des avions de l'armée de l'air espagnole. Et d'insister:
Dimanche, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a prévenu que les taux de malnutrition dans la bande de Gaza atteignaient «des niveaux alarmants», avec «un pic de décès en juillet».
Israël, qui contrôle tous les accès à Gaza, nie tout blocage de l'aide, accusant le mouvement islamiste palestinien Hamas de piller les cargaisons et les organisations humanitaires de ne pas les distribuer.
De son côté, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé Donald Trump à agir. Dans une allocution télévisée, il a déclaré:
En déplacement en Ecosse, le président américain a jugé qu'un cessez-le-feu à Gaza était «possible», bien que les tentatives de médiation menées par les Etats-Unis, l'Egypte et le Qatar n'aient pas encore abouti.
Le républicain a également annoncé que les Etats-Unis allaient mettre en place des «centres alimentaires» à Gaza, ajoutant qu'il y avait des signes d'une «réelle famine» dans le territoire palestinien. Et de reconnaître que «beaucoup de gens mouraient de faim». Evoquant des images d'enfants de Gaza vus à la télévision, il a déclaré:
Sous la pression internationale, Israël a récemment autorisé l'entrée limitée d'aide humanitaire. Abdel Fattah al-Sissi a également précisé que plusieurs camions d'aide humanitaire étaient prêts à rallier Gaza, mais que l'ouverture du passage frontalier de Rafah «ne dépend pas seulement» de l'Egypte, «mais aussi de la situation du côté palestinien». Et d'ajouter, en référence à Israël:
La prise de parole du président égyptien intervient dans un contexte de tensions au sein de la population égyptienne, face à ce qui est dénoncé comme une inaction du pouvoir face à la crise humanitaire à Gaza.
La semaine dernière, plusieurs Egyptiens ont posté sur les réseaux sociaux des vidéos montrant des bouteilles contenant du riz et de la farine jetées à la mer en direction du territoire palestinien. Des protestations ont été organisées la semaine dernière devant les ambassades égyptiennes à Beyrouth, au Liban, et à Tripoli, en Libye, où les manifestants ont dénoncé la «complicité égyptienne dans le siège» de Gaza.
Des dizaines de camions d'aide chargés de sacs blancs ont depuis pu partir d'Egypte, en passant par le passage de Kerem Shalom, contrôlé par Israël. (ag/ats)