Le secrétaire d'Etat américain rencontre mardi les représentants de l'opposition israélienne dans le cadre d'une nouvelle tournée destinée à défendre un plan de cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Le bilan des victimes dans l'enclave dépasse désormais les 37 000.
Antony Blinken a qualifié de «signe encourageant» la réaction du Hamas à la résolution américaine à l'ONU soutenant un plan de cessez-le-feu annoncé le 31 mai par Joe Biden. Le texte a recueilli 14 voix. La Russie s'est abstenue. Le secrétaire d'Etat américain Blinken a aussi déclaré que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou «a réaffirmé son engagement pour un cessez-le-feu à Gaza».
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Les Etats-Unis font à présent peser sur le Hamas la responsabilité d'accepter le texte. Le mouvement islamiste a «salué» la résolution et s'est dit:
Le Hamas fait ainsi référence à ses exigences sur un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza et un retrait complet des forces israéliennes du territoire. Israël de son côté refuse de mettre fin à la guerre tant que le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza et auteur le 7 octobre d'une attaque terroriste sur son sol, ne sera pas «éliminé».
Lundi en Egypte, Antony Blinken a appelé les pays de la région à «faire pression sur le Hamas» pour qu'il accepte un cessez-le-feu.
Devant le premier ministre israélien, il a souligné que «la proposition sur la table ouvrirait la voie au calme le long de la frontière nord d'Israël» avec le Liban et «à une intégration plus poussée» d'Israël «avec les pays de la région», selon le département d'Etat.
Après Benjamin Netanyahou et le ministre de la Défense Yoav Gallant, le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer à Tel-Aviv Benny Gantz, membre démissionnaire du cabinet de guerre israélien, puis le chef de l'opposition, Yaïr Lapid.
L'Américain est aussi attendu en Jordanie pour une conférence internationale visant à mobiliser des fonds pour l'aide humanitaire dans le territoire palestinien, assiégé par Israël depuis le début de la guerre contre le Hamas il y a huit mois. L'ONU avertit depuis des semaines des risques de famine.
Durant la nuit, les frappes israéliennes se sont poursuivies à travers la bande de Gaza. Des sources hospitalières ont fait état de Palestiniens tués dans le centre du territoire, où se concentrent depuis une semaine les bombardements.
L'armée d'occupation a annoncé la mort de quatre de ses soldats dans des combats la veille dans le sud. Au total, 298 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l'offensive au sol dans la bande de Gaza le 27 octobre.
Quatre Palestiniens, dont l'un était soupçonné par Israël d'une attaque, ont eux été tués, lundi soir, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël en violation du droit international et en proie à des violences en marge de la guerre à Gaza.
En Israël, Benjamin Netanyahou a subi un revers politique avec la démission dimanche du cabinet de guerre du centriste Benny Gantz, qui exige l'adoption d'un «plan d'action» d'après-guerre.
Tôt mardi, son ministre de la Défense Yoav Gallant a voté contre le gouvernement sur un projet de loi controversé visant à encadrer de manière limitée la conscription des juifs ultra-orthodoxes sans les astreindre au service militaire comme le reste du pays.
Le premier ministre, selon une partie de la presse israélienne, cherche malgré ces tensions à surfer sur une opération des forces spéciales ayant permis de libérer quatre otages samedi dans la bande de Gaza.
Tout en se disant «profondément affligée» par le fait que les groupes armés palestiniens «détiennent toujours de nombreux otages», l'ONU s'est déclaré mardi «profondément choquée» par «l'impact sur les civils» de cette opération israélienne de libération.
«Toutes ces actions, par les deux parties, pourraient s'apparenter à des crimes de guerre», a souligné le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme à Genève, tout en précisant qu'il n'avait pas de moyen indépendant de vérifier le bilan de 274 civils tués donné par le Hamas à ce sujet, mais le «juge proche d'être à 100% exact». (jah/ats)