Gaza: Trump annonce «l'un des plus beaux jours de la civilisation»
Le président américain Donald Trump a décroché lundi un soutien sous conditions du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à son plan de paix pour Gaza. Ce dernier a menacé de «terminer le travail» par les armes si le Hamas rejetait la proposition.
Le président américain a parlé de lundi comme «peut-être l'un des plus beaux jours de la civilisation». Il a dit espérer une réponse «positive» du Hamas, dans une déclaration faite au côté de Benjamin Netanyahou. Peu après, les médiateurs qatari et égyptien ont annoncé avoir remis le document rédigé par l'exécutif américain aux négociateurs du mouvement islamiste palestinien.
Le président américain et le dirigeant israélien n'ont pas donné, comme prévu, de conférence de presse.
Peu avant, la Maison-Blanche avait publié une proposition en 20 points censée mettre fin de manière définitive à la guerre qui ravage depuis près de deux ans le territoire palestinien, un conflit déclenché par l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.
Quelles sont les premières étapes?
«Je soutiens votre plan pour mettre fin à la guerre à Gaza, qui nous permet d'atteindre nos buts de guerre», a déclaré Benjamin Netanyahou.
Le président américain a assuré à Benyamin Netanyahou qu'il aurait son «soutien total» à Gaza si le Hamas rejetait le plan.
La feuille de route de Washington prévoit un arrêt immédiat de la guerre à Gaza, accompagné d'un retrait par étapes des forces israéliennes et une libération des otages dans les 72 heures suivant le feu vert d'Israël. Le forum des familles, principale organisation israélienne de proches d'otages retenus à Gaza, a salué dans un communiqué «un accord historique».
Une fois les otages libérés, Israël relâcherait selon le plan américain 1700 Gazaouis faits prisonniers après l'attaque du 7 octobre ainsi que 250 Palestiniens condamnés à la prison à perpétuité.
Qui dirigera Gaza?
Le territoire palestinien serait gouverné par une autorité temporaire «technocratique et apolitique» gérant les affaires courantes, dont le Hamas serait exclu. Benjamin Netanyahou a assuré que l'autorité palestinienne n'aura «aucun rôle à jouer» à Gaza si elle ne passe pas «par une transformation véritable et radicale».
Le gouvernement temporaire prévu par la proposition américaine serait placé sous la supervision d'un «comité de la paix» présidé par Donald Trump lui-même et dans lequel l'ancien premier ministre britannique Tony Blair jouerait un rôle.
Ce dernier a réagi en saluant un projet «audacieux et intelligent», tandis que le président français Emmanuel Macron a écrit sur le réseau social X:
Le texte élaboré par les Etats-Unis prévoit qu'à terme, «les membres du Hamas qui s'engageront à respecter une coexistence pacifique [avec Israël] et qui rendront leurs armes bénéficieront d'une amnistie».
Quel avenir pour les Palestiniens?
Parmi les autres points-clés du plan, les Etats-Unis travailleront avec des «partenaires arabes et internationaux pour mettre en place une force internationale de stabilisation (ISF) qui doit être immédiatement déployée à Gaza». «Personne ne sera forcé de quitter Gaza», dit le texte alors que Donald Trump avait évoqué il y a quelques mois l'idée de vider le territoire de ses habitants.
L'autorité palestinienne et huit pays arabes et musulmans ont salué dans des communiqués les «efforts déterminés» de Trump.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 47 sont toujours retenues à Gaza, dont 25 considérées comme mortes par l'armée israélienne.
L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait 66'055 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l'ONU. (jzs/ats)