A l'occasion du Nouvel An, Vladimir Poutine s'est montré «fier» de son bilan après 25 ans au pouvoir. «Il reste encore beaucoup à faire, mais nous pouvons être fiers de ce qui a été accompli», a-t-il déclaré à la télévision mardi, dans un discours qui permettait également de célébrer ce jubilé.
Le président russe n'a que vaguement fait allusion au conflit en Ukraine. Tout comme l'année précédente, il a en revanche vanté les mérites de ses soldats: «En cette soirée du Réveillon, les pensées et les espoirs de nos proches et de nos amis vont aux millions de combattants et à nos commandants partout en Russie». «A l'aube d'une nouvelle année, nous pensons à l'avenir. Nous sommes sûrs que tout ira bien. Nous irons toujours de l'avant», a-t-il ajouté.
Vladimir Poutine est arrivé au pouvoir pour la première fois le 31 décembre 1999, après le départ d'un Boris Eltsine qui s'était excusé pour le désordre qui régnait dans la fédération post-soviétique. D'ouest en est, des millions de foyers suivent le discours présidentiel. Il tombe à un moment où les troupes russes progressent en Ukraine. Et où le prochain dirigeant américain, Donald Trump, veut instaurer un cessez-le-feu le plus rapidement possible après son entrée en fonction le 20 janvier.
En Chine, Xi Jinping s'est également adressé à ses compatriotes avant la nouvelle année. Il a renforcé la pression sur Taïwan. «Personne ne peut empêcher une réunification», a déclaré le chef d'Etat dans son allocution diffusée mardi par la télévision nationale. «Les habitants des deux côtés du détroit de Taïwan forment une seule et même famille. Personne ne peut rompre nos liens familiaux et personne ne peut arrêter le développement historique vers la réunification nationale».
La Chine considère Taïwan, gouvernée démocratiquement, comme une province sécessionniste. La première a envisagé à plusieurs reprises de recourir à la force pour rétablir sa domination sur la seconde. La Russie a elle aussi justifié plus d'une fois son invasion de l'Ukraine en affirmant que les deux peuples étaient des «frères» qu'il fallait unir.
Par le passé, l'armée chinoise a déjà organisé de multiples manœuvres autour de Taïwan pour matérialiser sa revendication du territoire. Le pays a dernièrement intensifié ses menaces militaires. En décembre, le gouvernement de Pékin a fait déployer près de 90 navires de la marine et des garde-côtes, dont deux tiers de navires de guerre, dans une large bande proche des eaux taïwanaises, des îles du sud du Japon et de la mer de Chine orientale et méridionale, selon les forces de sécurité taïwanaises. Fin décembre, les autorités de l'île ont pour la première fois simulé une réaction à une éventuelle escalade militaire avec la République populaire, d'après des sources internes.
Depuis son entrée en fonction en mai 2024, le président taïwanais Lai Ching-te souligne régulièrement que son Etat défendra sa souveraineté. La Chine a vivement critiqué cette annonce. Lors de son discours du Nouvel An l'année dernière, Xi avait déjà revendiqué Taïwan et déclaré qu'une unification était inévitable.
(Traduit et adapté par Valentine Zenker)